Ni l'un, ni l'autre: c'est une information rapportée dans les médias, où on disait que les 13 policiers de la SQ autorisés à utiliser ce type d'armes avaient tiré plus de 1000 balles. Ni fait objectif, ni invention: c'est de l'information, qui se situe à mi-chemin entre le fait et l'invention puisque je ne dispose pas de moyens de vérifier.
"après avoir parlé à UN policier"
Voyez-vous, j'ai remarqué la propension inquiétante de beaucoup de sceptiques à toujours supposer que leur interlocuteur d'avis divergeant est toujours méthodologiquement parlant faible, ce qui les entraîne très souvent à présupposer un tas de choses, comme vous venez de le faire.
Je suis juriste, j'ai étudié une abondante jurisprudence en matière d'abus policiers.
Dans un contexte que je ne peux pas divulguer publiquement, j'ai vu, pendant mes études, les "policiers" de la défunte police du tabac se livrer eux-même à la contrebande. Pour éviter toute accusation de généralisation qui va fuser inévitablement, je préciserai que c'était la police du tabac du district de Valleyfield. TOUS les "policiers" du tabac du district de Valleyfield, "policiers" car techniquement ils n'avaient que des pouvoirs d'enquête.
J'ai appris aussi, en contrepartie, qu'un juge relaxait ou acquitait presque systématiquement les accusés arrêtés par la police du tabac. Mes sources sont les informations judiciaires et ces "polciers" eux-mêmes.
J'ai vu, à deux reprises dans ma vie, dans des villes différentes, parce que j'étais placé pour voir cela, des policiers "protéger" plus spécialement des commerces en échange de bouffe gratuite ou de petits avantages. Et je ne parle pas des Dunkin Donuts.
De plus, il se trouve que j'ai fait de nombreuses séances de Cop Watch, dans la rue avec caméra à l'épaule ou magnétophone miniature et carnets de notes, afin de surveiller le travail policier. Très édifiant. J'ai été menacé d'arrestation pour entrave à chaque fois que je faisais observer à un des 6-8 policiers qui arrêtaient UNE personne qu'ils avaient violé la charte ou le code de déontologie policière quand ils le faisaient.
J'ai participé à des rencontres entre PDQ et organismes de quartier, où la police se donnait le beau rôle d'encadrement et de facilitateur de la vie communautaire alors que ce qu'ils tentaient, même pas de manière déguisée, c'était d'obtenir les liste de noms des militants ou bénévoles, tous de dangereux agitateurs, dans des organismes comme ceux qui viennent en aide à la jeunesse, aux personne atteintes du sida, etc.
J'ai subi de l'intimidation policière avec une voiture banalisée stationnée devant chez moi pendant trois jours, avec des voisins qui me regardaient drôlement. Mais cela, c'était la résultante de mes activités dangereuses de citoyen qui s'intéresse aux droits et libertés et pas la cause de mon intérêt. Autrement dit, je n'ai pas commencé à me méfier de la police après cet épisode, mais bien avant.
J'ai même eu accès à de l'information grâce à une connaissance qui travaille dans les milieux policiers, sur mon dossier de police (différent du casier judiciaire ou juvénile, vierges dans mon cas): j'étais un agitateur jugé dangereux, ce qui dans le langage policier signifie violent et armé (!) et qui, selon une "information"... était soupçonné d'être un dealer de crack (!), probablement pour justifier l'utilisation de ressources.
Je n'ai pas parlé du cas d'Yves Manseau, dont un des enfants a été interrogé dans la rue par deux policiers, qui ont notamment dit que leur père était un criminel et qu'ils allaient l'épingler. Quatre cover-ups plus tard, Manseau a toujours été acquitté, dont une fois avec le commentaire d'un juge disant que la police harcelait clairement Manseau.
Alors UN policier, supposez ce que vous voulez, mais ce n'est pas très empirique. Très décevant de votre part en tout cas.
Mais évidemment, je peux aussi bien me faire accuser d'avoir inventé tout cela pour éviter l'accusation de généralisation, uniquement pour pouvoir justifier une logique interne propre à "l'accusateur". Et pourquoi pas de la paranoïa en sus? Mais comme j'ai dit, je m'en tape royalement des petites expériencettes et des cursus de chacun, je m'intéresse plutôt à ce que font les gens de ce qu'ils ont et sont.
Et à part les petite phrases défensives du genre:
"Vous n'êtes pas le premier qui se sacrifie si noblement pour l'âme des sceptiques"
qui ne servent qu'à répondre pour répondre, je repose la question: est-ce que les sceptiques entendent un jour appliquer leur scepticisme à des questions vraiment importantes, qui touchent la vie sociale, l'exercice de la démocratie, les libertés et surtout, surtout, l'information du public?
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