Maintenant il faut se mettre en contexte. Pour ceux qui ne le savent pas déjà, j'ai 23 ans. J'ai commencé à jouer dans un band il y a près de 8 ans. Il y a 8 ans, j'en était la fin de mon secondaire et le début de mon cégep (pour les européens qui ne savent pas ce qu'est un 'cégep', je vous laisse le plaisir de la découvrir vous-même ;-). En résumé, c'est une période de transition entre le secondaire (lycée) et l'université où l'on imbibe des quantités phénoménales d'alcool et une quantité très minumale de connaissances ;-) ). À cette époque, j'était un punk rocker, dans la veine des Ramones, Social Distortion, Bad Religion, etc, ainsi que d'autres groupes du même genre qui, depuis, sont devenus populaire et qui, selon cette culture, sont jettés hors du courant par les 'vrais' punks.
Par la suite, j'ai adhéré au mouvement que l'on nomme aujourd'hui le "skate core" ou à l'époque le "new-school punk". Les "old-school punks" appelait affectueusement ce style le "pff-ta-ptrrrah pff-ta-ptrrrah pff-ta-ptrrrah pff-ta-ptrrrah...", homonyme qui tentait d'imiter le bruit que faisait les 'beats' de snare/bass-drum beaucoup trop commun à tous ces groupes... On appellait cela aussi du "hardcore mélodique", mais cette catégorie est beaucoup plus générale (Bad Religion en fait partie, pour ceux qui connaissent...). Je suis tout à fait issue de la génération transition en la 'X' et la soit-disant 'nintendo'. J'ai toujours pensé avoir été un 'X' mais semble-t-il que je suis trop jeune pour ça. En tout cas, c'est pas grave, on haïs tous les hippies quand même ;-).
C'est à cette période que j'ai formé mon premier groupe qui s'appellait, attention, « cosmic corporation ». Groupe wannabe "à saveur politique", qui criait les injustices sociales et la coruption des méga-corporation, et blablabla (genre que si le sommet des amérique avait eu lieu à cette époque, j'aurais surement été plus réceptif aux messages de Sylvia). Lorsque j'écrivais, dans ce temps là, c'était pour transmettre des idées. Dans ma tête, la musique était un média d'information créatif, qui était le plus susceptible de survivre aux erreurs journalistiques et à la censure. C'était une façon de faire de l'éducation.
Musicalement, « cosmic corporation » se voulait rapide. Un tempo à fond la caisse. Une bonne toune, c'était une toune qui faisait "trasher*" l'auditoire. Les "riff**" sont composé de 4 à 5 accord, parfois plus, rarement moins. Les solos ressemble à des solos de heavy métal mais exécutés 4 à 8 fois plus vite. C'est un style qui est axé sur la simplicité musicale et sur la technique. Les riffs sont presque exclusivement composé d'accord (majeur qui plus est) et la bass copie les riff de guitar en rajoutant une note par-ci par-là. Simple mais travaillé. Pour le drum, c'est autre chose. À cette vitesse, les choix de riffs de drums se limite à peu près à trois et la différence entre ces trois riff là, c'est le choix entre high-hat/ride/crash-ride. En deux temps, mais le high-hat court en mautadit. Je n'ai jamais vu aucun métronome dans toute ma vie qui aille suffisamment vite pour suivre les temps... La distortion est sur-saturée. Marshall JCM-800, ou JCM-900 avec des 5881. Pas d'ampli à transitor, très mal ! Mésa-boogie. Gibson LesPaul ou SG. Pour ceux qui connaissent, on s'inspirait de Strung Out principalement, Bad Religion (pour les textes plus qu'autre chose), lagwagon, ten foot pole, no use for a name, NOFX et le genre.
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*: Trasher: danse qui consite à transformer une salle de spectable en mêlée de rugby, grosso modo. Généralement, très peu de gens se font mal. Les punks dans ces danses sont très respectueux, si quelqu'un tombe, environ 46 personnes se penchent pour aider à se relever. Les gars font attention à où ils mettent leurs mains quand il y a des filles, etc. C'était un symbole de chaos.
**: riff: c'est un morceau de partition. Une chanson Rock'n'Roll est divisé en riff. Il y a le 'riff du chorus' le 'riff du verse' le 'riff du solo' (si il y a lieu) et une fois de temps en temps, un 'bridge'. Les tounes punks tournent en rond. Le nombre de 'riff' disponible est un nombre fini. Tu choisi la bonne combinaison et voilà !
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Un jour, je me suis réveillé, et je me suis rendu compte à quel point les débats des punks étaient futiles. Ils étaient (et le sont probalement toujours) tellement occupés à se battre entre eux pour déterminer qui avait la bonne réponse, ils paranoïaient tellement la corruption partout, ils étaient tellement prompt à catégoriser (chose qu'ils déploraient ouvertement) qu'il ne leur restait plus beaucoup de temps pour se battre contre le gouvernement, microsoft, mcdonald et esso. "I'm punker than you !". J'ai ramassé les bonnes idées et j'ai jetter le chapeau.
Par la suite, j'ai découvert un style plus 'joyeux'. Je le qualifiait de 'happy punk'. Inspiré du old school, en mélangeant avec du beach boys, on obtient ce que j'appel le 'happy punk'. The queers, Screeching weasel (au milieu de leur carrière, ils ont commencé 'hardcore' (pas hardcore mélodique) sont passé par le hardcore mélodie puis par le happy punk pour la majeure partie de leur carrière et sont retourné (aux dernières nouvelles...) 'hardcore "méchant"' quasi métal.), nobodys, beatnik termites, parasites, vindictives, Boris the Sprinkler, etc.
Thèmes principaux: filles, blagues quelconque, concept le plus ridicule possible, filles, extra-terrestres, boire de la bière, filles, pas prendre de drogues, filles, d'école et de 'prom night', filles, filles, ridicule, n'importe quoi, etc. Et filles. Tout est tourné en dérision. Plus c'est drôle, mieux c'est. Et des filles. Faire de 'covers' de veilles balades rock'n'roll, ou des 'covers' de tounes qui n'ont tellement pas rapport que ça en est drôle. Faire des 'covers' live des Ramones. Les Ramones forment un genre de Gourou spirituel pour ce groupe. Boris The sprinkler ont une chanson qui parlent de jus de raisin.
Un autre des thèmes créatif, bien que non musical, mais pas adopté par tous, est l'idée de costume. C'est une idée qui nous est venue de Boris the Sprinkler justement, avec leur casque original et leur costume léopard. Costume. La musique est secondaire, l'hilarité et le ridicule prime.
Notre groupe à cette époque s'appellait les "King Squirrels", nom volé dans une émission de "radio enfer" (émission pour adolescent du canal famille, maintenant VRAK TV). On parlait de filles, d'extra-terrestres, de superman, de bière, de filles, d'école, des Ramones, de coquerelles qui bouffe mon appartement, de filles. Musicalement: trois accord. Peut-être trois autres pour le refrain. Les solos: entre 1 et 5 notes dans le désordre. rarement plus. Des solos très très aigu... Équipement: on s'en fou, tant qu'il y a le marshall en arrière. Le nombre d'auto-collant sur la guitare est plus important que la guitare elle-même et la longueur de la strap est plus importante que la capacité à jouer de son instrument.
Je me plais à dire que à cette époque, les membres de notre groupe n'étaient même pas assez talentueux pour jouer les chansons qu'on écrivait nous-même !!! Peut-être le fait qu'on ne pratiquait qu'une fois aux 4 mois environ y était pour quelque chose... On a produit 1 démo et on a fait peur à plusieurs audiences.
À l'époque des Squirrels, un autre groupe avec qui on faisait des spectacles régulièrement existait. Cette information sera utile plus tard.
Durant les squirrels, on a aussi crée des 'side-project' de "garage post-moderne". Le "garage post-moderne" est un style musical qui a une consigne bien importante et bien particulière. Qui fait foi de loi: "Talent=boring". Était-ce une façon que de mauvais musiciens avaient pour justifier leurs 'talents' ou était-ce vraiment une bonne idée ? L'histoire ne le dit pas. Mais ce style musicale cherchait à recréé un esprit qui existait un peu avant l'hyper-popularité et le 'selling out' ou si vous préférez le marketing musical. Des consignes supplémentaires consitaient à avoir l'équipement musical valant le moins cher de toute l'industrie. Ma guitare valait 5$ ! Notre drum avait deux morçeau et le seul autre instrument que l'on avait était un petit orgue à vent qui sonnait un peu comme un soufflet pour le feu, qui souffle dans un harmonica. Terrible !
Mais en même temps, nous avons commencé à nous (certains membres des squirrels et de l'autre band) intéresser aux musiciens undergrounds des années d'or du rock'n'roll. Ceux qui ont fait des choses, des chansons, merveilleuses, mais qui ont passé sous silence à cause d'Elvis et des damned beatles. Et de fil en aiguille, on a commencé à s'intéresser au bon vieux rockabilly, au garage-punk 50-60 et même 70. À certains groupes garage 80 (qui se voulait un genre de "come-back" du garage 60) et même du country traditionnel. Le "garage-punk" est un style intemporel. Seul la qualité des enregistrements (et encore...) permettent de distinguer facilement à quand remonte la production de telle ou telle pièce. On peut associer certains riffs à certaines époques, mais il y a toujours suffisamment d'exceptions pour juger de l'intemporalité de ce style musical. Pendant que les NIN sont sonner 'passé' pendant que le disco nous parait vieux, le garage-rock sera toujours d'actualité. Et d'une originalité or pair. Elle ne correspond pas à aucun style de toute époque. C'est un style détaché, indépendant du commerce musical. C'est un style artistiquement pur.
À un certain moment, le drummer des squirrels (qui n'était déjà pas là très souvent, d'où notre petit nombre de pratique annuelle) a dû nous quitter à raison d'une overdose de groupe (Ici, trouver un drummer, dans ce temps là, c'était l'enfer. Soit ils jouent du québécois populaire, genre de Kevin Parent à Paul Piché, en passant par Daniel Bélanger et les villains pinguins (sp?), soit ils jouent du métal, soit ils jouent du pop américain, genre smashing pumpkins). En même temps, un des guitaiste de l'autre groupe est parti et c'est là qu'on a formé notre présent groupe, issue de ceux qui restaient.
Que fait-on maintenant ? Du Rock'n'Roll. On fait à notre façon du Chuck Berry ou du New York Dolls. En passant par tout ce qu'il y a entre les deux. On s'est trouvé un label nous: du "self-rock". En fait c'est un vieux running gag qui court entre nous. Le premier journaliste qui va nous demander quel style de musique joue-t-on, on va répondre: « du self-rock ». Si ils nous demandent : « c'est quoi du self-rock ? » on va répondre fièrement: « heu... ». On a des chansons qui ressemble à du rythm'n'blues genre Chuck Berry, on a des chansons qui ressemble à du AC/DC (avec une voie, disons, moins aigue), on a même des chansons garage 60's. Une toune surf. C'est certain qu'il y a une petite saveur punk dans le style musical (vitesse, choix de riff, niveau de distortion... tout de même modeste...).
Les thèmes ? Hot Rods et voitures du genre, extra-terrestes, monstres, monstres et encore des monstres. Des filles aussi, c'est certains. Bref tout les thèmes musicaux qui ont surtout été utilisé dans les années 50-70 par des groupe garage-punk underground. On commence à avoir une petite tendance rockabilly dans nos plus récents textes. On essaie en tout cas. En fait, tout les styles rock'n'roll de l'histoire qui ont principalement tracés la lignée du punk rock et du garage punk, on s'en inspire. Deux guitares, une bass, drum, deux chanteurs qui s'échange le vocal... à cause du saxophone.
Côté costumes de scènes, on rêve d'avoir chacun notre déguisement de monstre, style un ET, un loup-garou, un Frankenstein, etc. Pour l'instant j'adopte le look rockabilly rebel des années 50 (grease dans les cheveux, bottes et pantalons de mécano, camisole et/ou chemise de cow-boy. J'ai nouvellement fait l'acquisition d'une cravate à l'effigie d'Elvis), le drummer, lorsque motivé, revet son costume de mouche ("human fly" des Cramps un des groupe qui nous a probablement le plus influencé), notre autre guitariste à un kit de lumière assez cool, et finalement, la cerise sur le sundae, le saxophoniste avec un g-string léopard et ses divers accessoires (style manteaux de fourrure, manteau léopard, etc).
Si il y a des questions...
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