Postée par Jean-François , Jul 27,1999,11:10 | Index | Forum |
Bon, je me lance.
Tout d'abord, je préciserai que ma seconde version serait plutôt:
1) capacité cérébrale
2) capacité à se fixer un but et à l'atteindre
Je voyais les "actions" (dans un sens large) de "fixer" et d'"atteindre" comme indisociables, ne pouvant être séparées. L'intelligence, selon cette définition, serait plus dans l'adéquation entre les deux actions que dans chacune d'entre elles, prise séparément. De plus, selon cette définition, l'intelligence n'est pas dans l'acte lui-même, mais générée dans (par?) le regard (jugement?) que l'on pose sur l'adéquation entre ces actes. Donc, l'intelligence ne serait pas une capacité en soi mais un "produit dérivé" d'une capacité, ou de l'observation d'une capacité.
D'ou, troisième version: "l'intelligence est générée par la capacité cérébrale de fixer un but et de l'atteindre".
Maintenant, il est vrai que de si concevoir l'action "atteindre un but" ne pose généralement pas de problème, concevoir l'action "fixer un but" est plus problématique. (Serait-ce la fin de l'"expérience en temps réel"? Ou, l'aveu de mon inexpérience en tant qu'avocat du diable?) Si on juge que cette action est déduite par sa réussite, il est évident qu la définition se mord la queue en un magnifique cercle vicieux (comme celle de la Vie selon Axle). Je voyai donc "fixer un but", comme le choix d'une action(/geste/idée) induite d'une expérience préalable et a manifesté extérieurement.
J'ai vraiment l'impression que la tentative de définir l'intelligence va s'arréter là. Je vois beaucoup d'objections à opposer à une si piètre défense. Enfin, tirez! On verra bien :-)
René: "comment va-t-on décrire la séquence qui aurait ainsi pour but de changer de but?"
De la méta-intelligence? :-) Sérieusement, ça ne semble pas une opposition majeure à l'encontre de la définition proposée. Soit on réduit cette séquence en sous-séquences qui, chacunes, ont un but propre; soit on considère que si le but a changé, il est atteint donc un nouveau but s'installe. Dans la pratique, changer constamment de but (ou poursuivre constamment un but changeant) ne serait pas considéré comme intelligent*.
* C'est d'ailleurs le point qui me bloque le plus pour proposer une définition opérationnelle de l'intelligence: elle ne resistera jamais face à l'exemple.
René: "on propose aujourd'hui un "quantum" de pensée de l'ordre du 1/4 de seconde : application de fonctions d'intelligence entre un but et le contenu de la mémoire"
Peux-tu clarifier cet énoncé, s'il-te-plait? Je ne vois pas trop ce qu'il veut dire.
René: "il n'est pas nécessaire de savoir ce qu'est l'intelligence pour constater un produit de l'intelligence".
Je ne vois vraiment pas comment tu peux défendre ce point de vue sans rester dans une définition très large de l'intelligence. Loin d'une définition réductionniste, si je comprends bien ce que tu entends par là? Tant que l'on a pas une certaine idée de ce qu'est l'intelligence, comment peut-on en constater le produit. E=MC2 n'est un produit "intelligent" qu'en regard de certaine connaissance; qu'elle intelligence cela peut-il avoir pour un sauvage pygmée sylvestre perdu dans sa sylve?
Enfin, je dirai (encore?!?) que je ne peux, ni ne veux, me lancer dans une "définition réellement opératoire" de l'intelligence. Je préférerai une aide plus directe sur ce point: critiques, c'est bien, mais changements ou ajouts, c'est mieux.
Jean-François