Tu as bien fait de reprendre mon exemple du rouge et du noir (en fait j'avais Stendhal en tête: violence et intelligence) , mais en termes de couleurs, le blanc et le noir, et de là le gris, ont même statut : ce sont des couleurs dans le langage courant, alors que pour le physicien un corps blanc est un corps transparent... . Par contre la phrase suivante concernait les ondes, et il n'y a pas <<d'onde noire>>, tu as raison, mais dans le lien avec la couleur des objets : alors le noir n'est que l'absence de radiations réémises ( le "corps noir" des physiciens absorbe tout et ne rend rien), et non l'absence de radiations reçues : c'est dans le "noir" de la nuit sans lune , que l'on ne voit rien et encore moins les chats noirs , mais un corbeau se voit dans la journée, et il est de couleur noire. Mais là n'est évidemment pas l'essentiel de ta réponse. Pour encore rester sur cette affaire de couleur, maladroite de ma part en dépit de l'essai de sauvatage que je viens de faire ( on ne peut jamais s'empêcher...), ce que tu soulignes à mon avis est la démarche taxinomique en tant que démarche intelligente : et c'est d'autant plus intéressant qu'elle se trouve dans les observations de sociétés les plus primitives. Où je comprends moin bien, c'est que se nourrir ne devient intelligent que parce que cela nous permet de vivre ; si on continue, le seul fait de vivre devient une attestation d'intelligence. Pourquoi pas, s'il a fallu survivre : et c'est la capacité d'adaptation qui devient preuve d'intelligence ( mais encore une fois, est-ce bien un absolu?). Une intelligence qui est alors ce que tu dis quelle est toujours : téléologique ( mais j'étais plutôt habitué à voir ce mot employé lorsqu'il est question de cause finale, alors il faudrait dire : pour vivre, soit, mais vivre pour vivre...encore une fois, pourquoi pas...mais alors toutes les phrases du genre " vouer sa vie à X" ne seraient que des mensonges , la réalité étant : vouer X à ma vie" ..?..) . Mais la possibilité de se nourrir peut aussi être donnée sans besoin de "se casser la tête", et y a-t-il intelligence s'il n'y a pas problème à résoudre, avec ta définition de capacité à atteindre une fin : ce qui est donné n'est pas à atteindre ? Mais d'un autre côté, il est vrai que l'intelligence ne s'observe que dans la réalisation de quelque chose, et qu'alors on peut bien dire que cette chose était le but à atteindre. Si on considère ainsi que le produit constaté était le but de la démarche, tu auras raison, puisque l'on constatera toujours un produit. Mais si je suis bien d'accord pour voir qu'il en va souvent ainsi, je reste sceptique quant à la pertinence de cette observation pour définir l'intelligence. Par exemple, un mécanisme assez bien connu aujourd'hui je crois, est celui de la modification des buts en cours d'exercice. Autrement dit, s'il est vrai qu'une séquence d'acte intelligent peut en général se décrire avec un but préalable et la stratégie employée, ( on propose aujourd'hui un "quantum" de pensée de l'ordre du 1/4 de seconde : application de fonctions d'intelligence entre un but et le contenu de la mémoire) comment va-t-on décrire la séquence qui aurait ainsi pour but de changer de but? Mais la réflexion qui précède a bel et bien "un but" (je ne dis pas par là qu'elle est intelligente...) : c'est de t'inviter à préciser le perfectionnement que tu as apporté à ta proposition de définition, dans cette partie ajoutée : capacité à se fixer un but . C'est à mon avis très intéressant, et je serais curieux de voir où cela conduira ( comment diable définir mon but...la curiosité pourrait-elle donner un but en soi ? )