Postée par Jean-Francois , Jul 26,1999,05:48 | Index | Forum |
Tout d'abord je dois dire que ma définition était volontairement réductionniste, au point même qu'elle ne me convient pas vraiment. Je cherchais quelque chose qui puisse convenir au plus grand nombre d'entre nous et que l'on puisse raffiner, d'ou une nécessaire remise à zéro. Je suis d'accord avec toi que se sont les neurosciences qui donneront réponses aux questions sur les comportements et autres "productions neurales" (intelligence, conscience, "âme", etc.), mais je crois que tenter de définir approximativement ce que nous entendons par "intelligence" n'est pas futile. Cela nous permetra de proposer un début de solution quant à savoir si l'intelligence existe (ou non) et si elle peut (ou ne peut pas). Je préfère tenter de définir quelque chose d'existant que de faire exister quelque chose précédemment définit (c.f. pseudosciences).
J'aime bien ton exemple de la fourmi. Mais, je dirai que tous les comportements de la fourmi ne sont pas forcément sans erreur, ce d'autant plus qu'il doivent plus être jugés par rapport à la fourmi (au "monde" de la fourmi) elle-même. Exercice qu'il nous est difficile de réaliser. Enfin, cela révèle une lacune importante de ma définition, que je pallierai (inadéquatement, j'en suis conscient) en la changeant: "capacité à se fixer un but et à l'atteindre". Est-ce que cela te conviendrait mieux?
Pour ta définition, je ne saisis pas en quoi le "particulière" lui ajoute du sens? Est-ce que l'on pourrait remplacer "particulière" par "cérébrale", ce qui donnerait (en incluant mon ajout, qui doit être critiqué): "capacité cérébrale à se fixer un but et à l'atteindre"? Cela à l'avantage de réduire l'"intelligence" des tropismes et autres actes réflexes.
René: " 2) néammoins l'intelligence ne se réduit pas dans une définition finaliste, instrumentale, etc., car elle est déjà à l'oeuvre dans la perception, en préalable à toute intention d'action : devant un même spectacle, - précisons : un même donné -, des intelligences différentes verront des choses différentes, se poseront des questions différentes, etc."
Si je suis d'accord avec le fait que "des intelligences différentes verront... des questions différentes", je crois que l'intelligence telle qu'on la conçoit habituellement est forcément finaliste ou téléologique. En fait, l'intelligence tient moins dans l'acte lui-même que dans le jugement que l'(es) acteur(s) ou le(s) spectateur(s) pose(nt) sur cet acte. En ceci, je crois qu'il y a nécessité d'un "but" qui serve de point de comparaison. De plus, je crois que l'intelligence est "déjà à l'oeuvre dans la perception" seulement à partir du moment ou le but est fixé et la perception orientée vers quelque chose (ne serait-ce que vers capter le grand nombre d'information sans les trier).
Dans une acception finaliste de l'intelligence, le moyen importe effectivement peu. Dans ce cas, si la force ou la violence permettent de résoudre un problème, c'est un moyen intelligent (c'est, d'une certaine manière, l'intelligence du sport, de beaucoup de sports du moins; des échecs, aussi, activité reconnue comme "intelligente"). Il est évident que, de nos jours, on trouve plus "intelligents" des moyens ou la violence reste subtile (regarde le "Bouffon!" que m'a lancé Gaël, c'est un moyen subtil, efficace et intelligent, mais néanmoins violent, de ridiculiser mes explications sur le cerveau). D'autre part, il n'y a pas toujours besoin d'utiliser la violence pour atteindre un but (surtout si le but est entièrement personnel et intérieur). Il reste que la violence est souvent le moyen par excellence d'arriver à ces fins, et qu'il est révéré comme tel par beaucoup sinon tous.
Toujours dans cet acception, seuls les faits orientés vers quelque chose peuvent être qualifié d'intelligent. Ainsi, le fait que le rouge et le noir soient des couleurs (en fait, le noir est l'absence de couleurs, ou d'ondes électromagnétiques ;-) ) n'est pas intelligent. Par contre qualifier le rouge ou le noir de couleur est intelligent; et de leur donner des noms différents parce qu'ils nous apparaissent différents est intelligent. Se nourrir n'est pas intelligent en tant que tel, cela ne devient intelligent que parce que cela nous permet de vivre. C'est pourquoi je crois qu'une définition de l'intelligence (si elle existe) doit être finaliste. L'intelligence est téléologique, d'après-moi*.
* Ca doit être pour cela que je considère que c'est une notion creuse et de peu d'intérêt ;-)
Jean-François
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