Cliniquement, peut-être. Mais cela ne veut pas dire que les caractéristiques associées à la mort clinique sont toujours valables. Ces caractétistiques ont été mises en place pour fournir un butoir, une ligne d'arrêt pour l'acharnement réanimatoire, elles ne trahissent pas une connaissance parfaite de tous les patients dans tous les cas.
Cette nuance a peut-être échappée au docteur Parnia?
Gilles: "Les patients perdraient donc la mémoire des faits survenus avant et après l'accident mais pas "pendant" (avec un cerveau bloqué)"
Effectivement, il y a là un paradoxe: ils (Parnia et les autres partisan des NDE) voient le cerveau comme un intermédiaire entre le physique et l'immatériel. Toutefois, il s disent en parallèle que le cerveau n'est pas nécessaire pour la perception. A mon avis, cela fragilise énormément leur position car ils sont obligés d'accumuler les hypothèses ad hoc pour expliquer comment les souvenirs "ré-intègrent" le cerveau, comment ces derniers sont "captés", etc. Rendu là, on ne fait plus de la science mais de l'accumulation de croyances superposées.
Gilles: "La pensée serait donc extérieure au cerveau"
C'est le principe de base d'une vision dualiste de l'esprit. Seulement, c'est impossible à prouver contrairement à la vision moniste qui veut que le cerveau traite l'information sensorielle ET soit responsable des outputs moteurs. En plus, comme l'activité cérébrale enregistrée lors de tâches de "penser un mouvement" n'est pas uniquement circonscrite au aires activées lors de l'effection réelle du mouvement. Cela rend bizarre l'idée qu'un "esprit" détaché du cerveau "réfléchisse" et utilise le cerveau comme "effecteur". Bien sûr, on peut toujours trouver des explications contradictoire ("il est impossible de savoir ce que pense réellement le sujet") mais c'est toujours plus factuel que l'histoire de la "corde d'argent"(sensée reliée le corps et l'esprit).
Odile: "Car si on donne à chacune de ces images, la taille de la plus petite des molécules, il faudrait un appartement de trois pièces pour toutes les stocker"
Faudra qu'on m'explique pourquoi l'humain aurait besoin d'être 1000 fois (valeur conservatrice, je n'ai pas mes références sous la main) plus encéphalisé qu'un chat si le cerveau humain n'est qu'un "récepteur-traiteur" pour les "esprits" placés on ne sait où. Un cerveau beaucoup plus petit aurait suffit.
Moi, ce que je trouve vraiment risible (ce que souligne très bien Carroll), c'est l'évidence de la pensée séléctive: seuls ceux de la minorité qui prétend avoir des souvenirs sont considérés comme apportant quelque chose. Les autres, l'immense majorité (cinq fois plus nombreux!), ne comptent pas. Je veux bien que des "résultats négatifs" soient difficiles à interpréter mais, surtout dans ce cas, ils contrebalancent fortement les cas "positifs".
Jean-François
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