Faut tempérer quand même, le dollar canadien à beau faire pitié, la lire est au cent-millième desous. Quelques milliards de livres reviennent à quelques centaines de milliers de dollars (bon, quelques petits millions). C'est beaucoup d'argent pour le but, mais moins que la grosseur du chiffre le laisse croire.

Dans le même ordre d'idées festives, voici un article du Charlie-Hebdo du 1er septembre, sous une rubrique: Guerre de religion (retranscription personnelle, les fautes de typos sont à mettre sur mon dos)

Voir le tombeau du Christ... et mourir

A Jérusalem, l'an 2000 risque d'être marqué par une jolie catastrophe. Avec la basilique du Saint-Sépulcre dans le rôle de la fosse commune.
L'édifice où Jésus est censé avoir été enterré ne dispose que d'une seule porte, ce qui limite à 17 000 le nombre de visiteurs par jour. Or plus de quatre millions de pélerins, y compris le Pape, sont attendus à l'occasion du millénaire.
Résultat: en pénétrant dans la basilique, les visiteurs ont tout intérêt à prier. Au siècle dernier, cinq cents pélerins avaient été piétinés à mort à la suite d'une panique due à un début d'incendie.
Sur le papier, la solution est simple. Il suffirait de percer un nouvel accès. Mais le Sint-Sépulcre est géré par six Eglises différentes: les catholiques romains, les grecs orthodoxes, les chrétiens arméniens, les coptes, les syriaques et les orthodoxes monophysites d'Ethiopie. Lesquelles se bouffent le ciboire pour défendre leur territoire.
La garde du tombeau du Christ (lieu de quête particulièrement juteux) est alternativement confiée aux cathos, aux orthodoxes et aux arméniens, selon des horaires bien définis. Mais pour le reste, les territoires sont définis au mètre près. Et les Eglises se refusent à la moindre concession.
Il a déjà fallu quarante-cinq ans pour qu'elles se mettent d'accord sur la refection de la coupole. L'éclairage extérieur n'a toujours pas été réalisé (les curetons de toute obédience se bagarrant sur le tracé des cables électriques). Même chose pour la seconde porte. L'ouverture devrait se faire par un cagibi où les orthodoxes rangent leurs soutanes et par un corridor appartenant aux coptes. Or les uns et les autres entendent garder la clef de cette issue. A la grande fureur des quatre autres copropriétaires.
"En comparaison, le bogue de l'an 2000 apparaît comme une simple plaisanterie", juge, fataliste, un curé catholique.
A moins que les religions chrétiennes ne découvrent, d'ici là, la tolérance. Mais, pour le coup, ce serait un miracle.

Jean Cousti (à Jérusalem)

Je rajouterai qu'aucune figure mythique (qui a, possiblement, jamais existé) n'a foutu un pareil bordel dans les relations humaines, que ce Christ...

Jean-François

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