J'ai bien apprécié votre réponse.
Toutefois, si vous le permettez, j'aimerais reprendre un passage qui, à mon avis, mériterait d'être commenté sur deux points.
FLORENCE :
«l'illusion que son diplôme ou ses connaissances d'un domaine le rendent expert dans un autre, et que ce faisant, il se démarque de la méthode de raisonnement scientifique et rationnel»
ÉVARISTE :
Premier point : commentaire sur la première partie du passage :
«l'illusion que son diplôme ou ses connaissances d'un domaine le rendent expert dans un autre»
Dans le cas des rayons N, ceux qui ont erré ne sont pas sociologues, historiens ni linguistes... c'étaient des spécialistes de la question des rayons ou radiations : physiciens, chimistes, chercheurs en médecine, etc. Ils n'ont donc pas erré dans un domaine qui leur était étranger mais bien plutôt dans leur domaine d'expertise.
les citations suivantes sont de Jean Rostand (Science fausse et fausses sciences). Je noterai [JR-p.X] pour un texte de la page x.
Je mets en lettres capitales les mots qui sont en caractère italique dans le texte, de même que certains mots de mon choix.
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René Blondlot, physicien. À propos des rayons N, il a envoyé des comptes-rendus à l'Académie des sciences, notamment les 9 et 28 novembre 1903.
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H. Bordier, professeur agrégé à la Faculté de médecine de Lyon. Voici un extrait d'un texte qu'il a publié dans la revue «Actualités médicales» en 1905. Son texte s'intitule : «Les rayons N et les rayons N1».
Bordier cherche à clouer le bec aux rares scientifiques qui avaient osé mettre en doute l'existence des rayons N et N1.
«Ce n'est qu'à eux-mêmes que ces observateurs doivent s’en prendre; la technique employée était sans doute défectueuse ou la source de rayons mauvaise; en tout cas, L’EXISTENCE DES RAYON N NE SAURAIT ÊTRE MISE EN DOUTE, depuis surtout que leur action à pu être ENREGISTRÉE PHOTOGRAPHIQUEMENT, c’est-à-dire par une méthode purement OBJECTIVE.» [JR-p.23]
On voit que Bordier a cru VOIR où pourtant il avait été prévenu qu’il n’y avait sans doute RIEN À VOIR.
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A. Charpentier, dont Jean Rostand dit :
«A. Charpentier n’est pas le premier venu; il est professeur de physique biologique à la Faculté de Nancy.» [JR-p. 26]
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Les docteurs J. Becquerel et A. Broca font une expérience sur les rayons N :
«J. Becquerel et A Broca constatent, pendant la période de début, une émission de rayons N EN QUANTITÉ ÉNORME» [JR-p.30]
Broca et Zimmern font une expérience...
«Au cours d’un examen clinique, où l’émission des rayons N S’INSCRIVAIT* SUR L’ÉCRAN» [JR-p.34]
* Selon Broca et Zimmern, œuf corse...
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Au début de sa longue conclusion, Jean Rostand nous dit :
«Alors que, tout à l’heure, tout le monde ou presque coyait les VOIR, maintenant personne ne les voit plus... il semble qu’une sorte d’hypnose soit rompue.» [JR,p.37]
Pour en finir avec ma première remarque :
«Ce qui est vraiment extraordinaire dans cette affaire, c’est le nombre et la QUALITÉ des «égarés». IL NE S’AGIT PAS DE DEMI-SAVANTS, de charlatans, d’extravagants, d’amis du merveilleux; non, CE SONT DE VRAIS HOMMES DE SCIENCE, désintéressés, probes, habitués aux méthodes et aux mesures de laboratoire, de hommes à la tête froide et solide, et qui, soit avant soit après l’aventure, ONT FAIT LEURS PREUVES DE CHERCHEURS : professeurs de Faculté, médecins des hôpitaux, agrégés : Jean Becquerel, Gilbert Ballet, André Broca, Zimmern, Bordier, etc.» [JR,p.38]
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Dexième remarques : à propos du passage suivant de votre message :
Florence :
«il se démarque de la méthode de raisonnement scientifique et rationnel».
ÉVARISTE
Ma remarque... ce sera pour une autre fois... je suis épuisé !
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Bonne journée à Genèves.
Évariste