D'accord, on peut très bien concevoir la pensée comme immatérielle*, pour étudier des phénomènes psychologiques ou envisager des problèmes philosophiques par exemple. Je n'ai généralement pas de problème avec ça, tant que l'on n'oublie pas que la pensée est un concept - un ensemble de phénomènes divers regroupés sous l'appelation - et non une chose. Mon problème est quand on prête à ce phénomène immatériel une capacité d'action matérielle. Pour que cela soit possible, il faut que la "pensée" devienne matérielle à un moment ou un autre. Ce qui est parfaitement envisageable dans le cas de mouvements corporels (parce que la pensée et le mouvement sont produits par le même cerveau), mais pas pas dans le cas d'influence à distance.
* "Spirituelle" est un mot fourre-tout, chargé de connotations religieuso-morales diverses. Il ne veut pas dire grand chose de précis, à mon avis. Le système pilosophique de CLaude D est spirituel, celui de Gene aussi, et celui de Patof devrait l'être, mais un peu différemment...
Evariste: "Il m'est déjà arrivé de rêvasser -- par ex. à une poupoune ;-) -- les yeux fermés et d'avoir de réactions physiques, je dirais physiologique... ;-)"
Le substrat qui conduit a cette réaction physiologique reste physique et il s'agit du même cerveau qui orchestre (baguette...) le tout. Claude D prétend qu'une pensée peut soulever une chaise (tout en prétendant qu'il est presqu'impossible d'observer une chaise soulevée par la pensée).
De la même manière, il prétend que la pensée peut être transmise à une autre pensée. Comme dans le cas de la chaise cela implique qu'il y a une forme de "cristallisation", de "matérialisation" de la pensée à un moment ou à un autre, pour permettre l'interaction entre la pensée et la matière (cerveau d'autrui ou chaise). C'est pourquoi je dis qu'il est impossible que "[l]es efforts nécessaires pour faire léviter la chaise so[ie]nt d'une nature non physique". Même si l'on tient pour vrai la télékinésie (à laquelle je ne crois absolument pas), il doit absolument y avoir une "action physique" de la pensée à un moment donné. Une action qui demeure non physique ne bougera pas un objet physique (sauf dans un monde fantastique).
Je comprends que dans le système de Claude D, la transmission de pensée peut se faire à un niveau "spirituel", entre les âmes. Il reste que pour être effectif, il faut que le cerveau du récepteur s'active. La conclusion reste la même à une étape ad hoc près.
Dans tout les cas, il y aurait moyen d'observer un résultat physique. Ce résultat n'a jamais été observé de manière certaine, ce qui permet fortement de douter de la réalité de l'action "non physique et à distance" de la pensée.
Evariste: "Le fardeau de la preuve revient à celui qui fait une allégation à contre-courant"
En fait, je dirai que la preuve revient à celui qui affirme une thèse avec un nombre supérieur d'hypothèses et/ou d'étapes non observables (plus une thèse est extraordinaire, plus elle demande d'explication). Claude croit que l'on affirme quelque chose. C'est lui qui a besoin de l'hypothèse que la pensée peut soulever une chaise, que la pensée "sceptique" peut empêcher une chaise de voler, etc. pour expliquer le phénomène. C'est donc à lui de faire la preuve de ces hypothèses puisque nous n'avons pas besoin d'affirmer une évidence: une chaise ne vole pas.
Jean-François
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