«À cette époque, il y avait encore de gros trous dans la théorie de l'évolution.»
ÉVARISTE :
Ma réponse appelle deux remarques.
D’abord, dans un certain nombre années, on dira aussi, en parlant d’aujourd’hui, «À cette époque (vers l’an 2001), il y avait encore de gros trous dans la théorie de l'évolution». On dira la même chose sans doute de la relativité et de bien d’autres théories.
Ensuite, ce sentiment d’avoir des trous ne semble pas avoir été celui de certains spécialistes du temps de Jean Rostand. Il faut bien prendre conscience que ce qui compte, ce n’est pas toujours la réalité ou les faits mais plutôt la perception que nous en avons.
Dans l'extrait que je présente, je vais mettre en CAPITALES les passages les plus pertinents à mon propos.
Cela dit, je laisse la parole à Jean Rostand.
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«Si le fait même de l’évolution n’est guère présentement mis en doute, en revanche, la discussion reste ouverte quant aux mécanismes des changements qui ont affecté le monde vivant. LA MAJORITÉ DES SPÉCIALISTES TIENNENT QUE LE PROBLÈME EST DÈS MAINTENANT RÉSOLU.
Qu'on lise, par exemple, les trois tomes du magnifique ouvrage «Evolution after Darwin» qu'a publiés, à l'occasion du centenaire de Charles Darwin, l'Université de Chicago -- ouvrage capital auquel ont collaboré les plus illustres biologistes : Julian Huxley, G. Gaylord, Mayr, Waddington, Dobzhansky, Sewall Wright, Muller, etc., -- on en retirera l'impressions très nette que le «néo-darwinisme» se fait fort d'expliquer de façon satisfaisante le grand phénomène de l'évolution.
Je me permettrai de dire, dès l’abord, que je ne partage pas cette opinion et que, tout au contraire, j’oserais penser que LES VÉRITABLES RESSORTS DE L'ÉVOLUTION NOUS RESTENT PARFAITEMENT INCONNUS à l’heure présente ; sur ce point, je suis pleinement d'accord mon éminent ami Albert Vandel. Mais il s'agit là, je le sais, d'une opinion aberrante [...]»
-- Biologie et humanisme, Jean Rostand, nrf/Gallimard, 1964, pages 70, 71.
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GILLES :
«Je me demande si Rostand estimerait encore aujourd'hui qu'il manque quelque chose de fondamental à la théorie de l'évolution.»
ÉVARISTE :
Le contraire m’étonnerait. Que la biologie en sache beaucoup plus aujourd’hui sur l’évolution que du temps de Jean Rostand, cela ne fait pas de doute. De là à conclure qu’il ne reste plus que des questions de détail à régler, c’est une autre histoire !
Et vous, croyez-vous qu’il ne reste que des questions de détail à régler sur le sujet ? Si c’est le cas, vous avez peut-être raison. En tout cas, je n’ai pas la compétence nécessaire pour vous disputer ce point de vue.
P.-S.
Si je n’ai pas encore quitté le forum malgré les insulteurs qui y sévissent, c’est p.c.q. j’y trouve aussi des forumeurs plus respectueux des personnes et de l’opinion d’autrui. Vous, par exemple. Merci.
Évariste
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