Selon moi, le problème du fanatisme commence lorsqu'on se met à étiquetter et à identifier les gens en fonction de leur croyance religieuse, leur idéologie ou leur race au lieu de les reconnaître en tant que personne.
Quand j'étais enfant, on nous apprenait à haïr les protestants et les anglais, les deux étant aisément confondus. Je n'en connaissais pas personnellement, mais il aurait certainement été facile de m'inciter à la violence envers eux.
Dans mon quartier, chaque quadrilatère était identifié à une "gang" et il était mal vu de se mêler à un autre groupe et bien vu de s'en prendre à eux, seulement parce qu'ils ne demeuraient pas dans notre coin. Il faut dire qu'à l'époque on pouvait former une "gang" avec les enfants des cinq ou six résidences voisines et que les parents pouvaient rapidement intervenir avant que les conflits dégénèrent. Dans un sens, nous étions des fanatiques.
Ce que je veux signifier par mon exemple, c'est que notre attitude d'enfant répondait à un besoin de s'identifier à un groupe qui était plus fort que toute considération logique et nous amenait à rejeter tous ceux qui n'en faisaient pas partie. Pour combler ce besoin, tous les prétextes sont bons, que ce soit la religion, la race, l'idéologie.
Transposé chez l'adulte, ça peut aboutir à sacrifier sa vie. Par exemple, si depuis ma plus tendre enfance, on me met dans la tête que tous les problèmes viennent des américains, je peux très bien aboutir à la conclusion que tant qu'à continuer une vie de misère, je peux en terminer avec cette vie en amenant quelques américains avec moi. Je peux très bien également être un fils à papa qui n'a jamais eu à gagner sa croûte et qui, s'ennuyant à mourir, suit les traces d'un psychopathe comme Ben Laden et trouve très excitant de s'adonner au terrorisme en s'en prenant à l'Amérique triomphante.
Tout ça pour dire que, selon moi, le fanatisme est une manifestation d'un manque de maturité et que tous les prétextes, y compris la religion, sont bons pour le justifier.
André
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