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Re:Re:Re9:Un autre schème


Re: Re:Re9:Un autre schème -- Bill
Posted by Stéphane , Oct 06,2001,10:08 Index  Forum


1) Votre choix des bombes est un peu trop, disons, «judicieux». Malgré tout, les bombes du FLQ ont fait 1 mort, qui n'était pas visé (un policier qui tentait de la désarmer), il y a 30 ans. Combien de morts à l'OTS?

2) Vous évacuez la question religieuse des «troubles» au R-U un peu trop vite. On peut relativiser le sectarisme catholiques-protestants comme cause du terrorisme en Irlande du Nord, mais l'ignorer totalement, il me semble, est un tantinet exagéré.

3) Enfin, vous avez choisi trois contextes où la religion est située dans une société laïque, où il existe toujours une porte de sortie pour les «sceptiques», ceux qui hésitent à aller jusqu'au bout.

Je remarque que vous avez retourné la question. Il ne s'agit plus maintenant de comparer des sociétés mais bien des individus. Plutôt que de savoir si une société religieuse produit d'avantage de fanatiques, vous désirez maintenant savoir si les individus violents sont plus religieux que la moyenne. C'est pas du tout la même chose. En criminologie on parle de crime, de criminalité et de criminels, qui sont trois niveaux d'analyse différents au point d'être presque incompatibles. Bref, vous êtes passé du niveau macro au niveau micro. Ceci est en soi parfaitement acceptable, mais fausse notre argumentation.

Le fait est que les gens ont des raisons multiples d'agir, et qu'une raison en particulier n'a pas le même poids pour tout le monde. Au niveau macro il est erroné de dire, «il y a des cathos qui ne posent pas de bombes, donc le catholicisme n'est pour rien dans la pose des bombes» (on pourra toutefois le dire d'un individu, après vérification), tout comme «la pauvreté ne cause pas le crime parce que tous les pauvres ne sont pas criminels». Je ne crois pas que personne ait dit, incluant Dawkins qui a indirectement «commencé» cette enfilade, quelque chose du genre religion=crime. Ce qu'on a dit c'est que la religion fournit un système blindé de motivation au crime, et au crime le plus extrême (poser une bombe dans une clinique d'avortement, par exemple). Comme disait Tony Blair, pour ces gens le fait de tuer 10 plutôt que 100, 6000 plutôt que 60000, n'est qu'une question technique. Ils ont décidé que la vie humaine ne faisait pas le poids contre leurs convictions dans l'absolu.

Enfin, pour répondre en partie à votre message suivant, je trouve qu'une définition du fanatisme occidental devrait comprendre les moyens extra-légaux à la $cientologie parce que dans un système politique où la religion est séparée de l'État la violence religieuse est contre-productive. Pourquoi? Eh bien, justement parce que cette société a «décidé» de relativiser le pouvoir religieux et que les fanatiques ont dû se trouver d'autres outils.


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