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Re:Re:Re:Re9:Bon!


Re: Re:Re:Re9:Un autre schème -- Stéphane
Posted by Bill , Oct 06,2001,17:21 Index  Forum

Stéphane: "1) Votre choix des bombes est un peu trop, disons, "judicieux". Malgré tout, les bombes du FLQ ont fait 1 mort, qui n'était pas visé (un policier qui tentait de la désarmer), il y a 30 ans. Combien de morts à l'OTS?"

On parle de terrorisme ou de suicide collectif? Ce n'est pas exactement le même phénomène. Moi je croyais parler de terrorisme. Alors, j'ai choisi l'acte terroriste par excellence depuis un bon siècle: La bombe! Connaissez-vous mieux?

Stéphane: " 2) Vous évacuez la question religieuse des "troubles" au R-U un peu trop vite. On peut relativiser le sectarisme catholiques-protestants comme cause du terrorisme en Irlande du Nord, mais l'ignorer totalement, il me semble, est un tantinet exagéré."

Je ne l'ignore pas. Au contraire! Mais il s'agit d'abord d'un conflit interethnique. La religion est une des manifestations de cette interethnicité, rien de plus.

Stéphane: "3) Enfin, vous avez choisi trois contextes où la religion est située dans une société laïque, où il existe toujours une porte de sortie pour les "sceptiques", ceux qui hésitent à aller jusqu'au bout. Je remarque que vous avez retourné la question. Il ne s'agit plus maintenant de comparer des sociétés mais bien des individus. Plutôt que de savoir si une société religieuse produit d'avantage de
fanatiques, vous désirez maintenant savoir si les individus violents sont plus religieux que la moyenne. C'est pas du tout la même chose. En criminologie on parle de crime, de criminalité et de criminels, qui sont trois niveaux d'analyse différents au point d'être presque incompatibles. Bref, vous êtes passé du niveau macro au niveau micro. Ceci est en soi parfaitement acceptable, mais fausse notre
argumentation."

Je crois comprendre votre critique. Malheureusement, il n'existe pas de sociétés comparables en toutes choses et qui seraient, par ailleurs, l'une religieuse et l'autre non. Aussi en comparent des individus d'une même société en tenant compte des facteurs criminogènes connus, on neutralise la plupart des facteurs interférant et on a une chance raisonnable de s'approcher du "toute choses égales par ailleurs".

Stéphane: "Le fait est que les gens ont des raisons multiples d'agir, et qu'une raison en particulier n'a pas le même poids pour tout le monde. Au niveau macro il est erroné de dire, "il y a des cathos qui ne posent pas de bombes, donc le catholicisme n'est pour rien dans la pose des bombes" (on pourra toutefois le dire d'un individu, après vérification), tout comme "la pauvreté ne cause pas le crime parce que tous les pauvres ne sont pas criminels".

C'est très vrai. Mais justement, la méthode que je propose mesure spécifiquement le facteur religieux, indépendamment des autres facteurs. Si les personnes plus religieuses étaient plus susceptibles (même minoritairement) de poser des actes terroristes, le niveau de religiosité des poseurs de bombes serait plus élevé que celui des personnes du même sexe, du même âge, etc, vivant dans la même société. Or, il n'en est rien.

Stéphane: " Je ne crois pas que personne ait dit, incluant Dawkins qui a indirectement "commencé" cette enfilade, quelque chose du genre religion=crime. Ce qu'on a dit c'est que la religion fournit un système blindé de motivation au crime, et au crime le plus extrême (poser une bombe dans une clinique d'avortement, par exemple). Comme disait Tony Blair, pour ces gens le fait de tuer 10 plutôt que 100, 6000 plutôt que 60000, n'est qu'une question technique. Ils ont décidé que la vie humaine ne faisait pas le poids contre leurs convictions dans
l'absolu."

L'absolu n'a pas besoin de la religion. Je ne sais pas pour vous, mais moi à 17 ans je vivais dans un univers absolu, absolument laïque (LCMLC).

On revient à la case départ. La majorité des suicides sont fait avec des médicaments et, paradoxalement, souvent avec des médicaments psychotropes. S'il n'y avait pas de médicaments psychotropes, ces suicides n'auraient pas eu lieu. C'est vrai! Abolissons les médicaments psychotropes? Non! S'il n'y avait pas eu de médicament psychotrope, les suicidaires auraient choisi un autre moyen. Et s'il n'y avait pas eux de médicaments psychotropes, il y aurait peut-être eu plus de personnes suicidaires.



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