Je m’excuse si j’ai pris un peu de temps à vous répondre. Un stupide incident technique. J’étais en train d’achever une longue réponse, avec plein de commentaires sur ce que tu venais de m’écrire quand POUF mon texte s’est éclipsé. Perdu. Ou c’est ma faute, ou c’est celle de ma bécane. Mystère. Une heure de perdue.
La même chose m’est arrivée peu avant quand j’achevais une assez longue lettre à un autre compagnon de recherche. J’ai eu le courage de tout recomposer. Mais deux accidents de suite, c’est dur sur le moral.
Je ne prends plus de chances. Je compose directement au traitement de texte. Je copy-pasterai le texte final d’un seul coup dans la boîte de réponse. Si je finis.
Bon. Point par point. C’est plus ajusté.
Julien: C’est mon modèle (l’apparition spontanée des espèces) et c’est ce que le registre fossile montre. « On croyait que la paléontologie allait nous donner la capacité de « voir » l’évolution. Elle a plutôt mis en évidence de sérieuses difficultés… La plus connue est la présence de « trous » dans le registre fossile. L’évolution exige des formes intermédiaires et la paléontologie ne les fournit point. »
Denis: Je suis plutôt d’avis que l’étude des fossiles rend l’évolution des espèces éclatante d’évidence. Encore plus que l’anatomie comparée ou la génétique (où on manque de perspective temporelle). Vous parlez de « trous ». Ah! Le mythique chaînon manquant! Il me semble que Lucy, l’homme de Neandertal, le Pithécanthrope et tutti quanti (sans parler des reptiles mammaliens ou des mammifères reptiliens, ou des poissons à pattes...) sont tous en plein milieu entre ce qui vient avant et ce qui vient possiblement après. À propos du chaînon manquant, les créationnistes ne sont jamais satisfaits. S’il y a un trou entre X et Z et qu’on trouve un Y entre X et Z, ça fait deux trous plutôt qu’un seul et les créationnistes réclament deux chaînons manquants. Qu’est-ce qu’il vous faut? Une corde plutôt qu’une chaîne?
Julien: Ce qui est incroyable est la théorie « Hydrogène à Homme » par processus aléatoire et c’est ce qu’est l’évolution combinée à l’abiogenèse.
Denis: De l’Hydrogène à l’Homme, j’admet que la marche est haute. Du Big Bang aux Quarks aussi. On n’y voit pas tout à fait clair. Même chose des Acides aminés à la Bactérie. Mais, du Ver à l’Homme, on connaît au moins les grandes lignes du chemin, l’allure générale des bestioles successives. C’est écrit dans les roches. C’est du solide.
Julien: OUI, des mutations se produisent mais elles ne font qu’altérer le bon fonctionnement d’un gène DÉJÀ existant. Rien de nouveau sous le soleil.
Denis: Vous oubliez la sélection naturelle. Vous savez peut être que les bovins de boucherie d’aujourd’hui sont près de 2 fois plus gros que ceux du siècle dernier. Que les poules pondent 2 fois plus d’oeufs, deux fois plus gros (là, honnêtement, il faudrait que je vérifie :-)). Ça, c’est l’effet de 100 ans de sélection artificielle. Les innovations génétiques naturelles ne peuvent pas être TOUTES néfastes PUISQUE les espèces sont réellement devenues, grosso modo, de plus en plus performantes, comme le confirme l’étude systématique des fossiles. J’espère que vous appréciez la logique formelle du « puisque ».
Julien: Donc la théorie de l’évolution c’est à peu près de croire que la matière « décide » et est intelligente pour s’auto complexifier et « inventer » des nouvelles fonctions qui n’existaient pas.
Denis: Absolument pas. Ce serait de l’anthropomorphisme aigu. Restons naturels. On n’explique plus la foudre ou les tremblements de terre par l’intervention d’entités surnaturelles à notre image. Ni les éclipses. Ni les maladies. Pourquoi persister à appliquer cette mauvaise recette pour expliquer l’évolution des espèces. On n’en a pas besoin. Du Ver à l’Homme, j’insiste. On parle d’évolution, par de cosmogénèse ou de biogénèse. On parle surtout de la factualité historique du transformisme. Son explication est un autre chapitre.
Julien: La théorie de l’évolution n’est qu’un mythe d’origine matérialiste qui se cache derrière la bannière « science » en déformant les faits pour l’adapter à ses dogmes.
Par exemple, les époques géologiques et les âges qu’on leur confère n’ont JAMAIS été vérifiés expérimentalement.
Denis: Pas du tout. Il n’y a pas de dogmes en science (sauf, peut-être, les théorèmes mathématiques, mais pas vraiment puisqu’ils sont démontrables). Au sujet des vérifications expérimentales, il me semble que la calibration (en laboratoire) des taux de transmutation radioactive, c’est du concret, de l‘expérimental, du connu. Pourquoi refuser le postulat selon lequel les lois de la nature n’ont pratiquement pas changé depuis l’époque du Ver marin? Pourquoi supposer que, il y a 6000 ou 20000 ans, il y avait plein de magie dans le Ciel et sur la Terre. Même dans le temps de Moïse, il y avait encore des échos de la magie originelle. Les bâtons se changeaient en serpents. C’est ça, votre modèle?
Julien:
http://pages.infinit.net/pclou200/preuves2.htm
http://www.pourlascience.com/numeros/pls-247/presence.htm)
Denis: Merci pour les adresses. Les illustrations de foetus comparés sont superbes. Notre parenté évolutive avec les poulets et les poissons saute aux yeux. Merci encore.
Julien: En finissant, sachez que je suis plus intéressé dans une discussion que dans un monologue. Vous me posez des questions intéressantes mais si je vous réponds il faudrait que vous preniez la peine de poursuivre dans le même sens avant d’aborder d’autres questions (je vous avait proposé la lecture de « La théorie créationniste » ça va répondre à vos questions). Vous n’avez qu’à considérer le nombre de questions qu’on me pose à tour de bras ici et vous comprendrez, j’espère.
Denis: Je comprend très bien. Moi aussi je suis plus intéressé à une discussion qu’à un monologue. Tiens, pour vous soulager, je vous donne même congé de question.
J’espère maintenant que je réussirai ma manoeuvre et que je ne perdrai pas tout ce que je viens de vous écrire. Trois fois dans la même journée, je ne m’en relèverais pas.
Cordialités,
Denis
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