Je suis bien content que vous soyez toujours avec nous.
Mon commentaire porte sur le Oméga (ou Gamma) qui, selon vous, serait égal à 1 aujourd’hui et qui, hier ou demain, était ou sera différent de 1. Vous vous étonnez qu’on soit justement le jour ou il est égal à 1. Ai-je bien compris votre argument?
Pour poser (et tenter de résoudre) le problème « Big Crunch vs expansion infinie » on propose souvent l’analogie avec le sort d’un boulet de canon tiré en l‘air. Retombera-t-il ou pas? Ça, c’est résolu depuis Newton. La vitesse de libération (ou vitesse critique), pour un boulet tiré du niveau de la mer est d’environ 11 km/s. Je ne vous l’apprend pas, j’en suis certain.
Si le boulet est tiré à une vitesse inférieure à cette vitesse critique, il va monter en ralentissant, atteindra son point le plus haut, puis retombera en accélérant. Il va percuter le sol à une vitesse exactement égale à sa vitesse de départ.
Si le boulet est tiré à une vitesse exactement égale à la v.c., il ne cessera pas de monter. Sa vitesse diminuera sans cesse, approchant de zéro sans jamais l’atteindre.
Si le boulet est tiré à une vitesse supérieure à la v.c., il ne cessera pas de monter. Sa vitesse diminuera sans cesse mais SANS approcher de zéro.
Que l’on soit dans l’un ou l’autre de ces trois cas de figure, l’énergie totale du boulet (cinétique + potentielle) reste toujours constante. Il n’y a pas de « jour zéro privilégié ».
Revenons à Oméga et au sort de l’Univers. L’analogie avec le sort du boulet de canon devient:
a) Si la vitesse d’expansion est inférieure à la vitesse critique, c’est le Big Crunch.
b) Si la vitesse d’expansion est égale à la v.c., c’est l’infini « de justesse ».
c) Si la vitesse d’expansion est supérieure à la v.c., c’est l’infini « pas de justesse ».
Là où je veux en venir est que quelque soit le cas (a, b ou c) pour l’Univers d’AUJOURD’HUI, ce cas doit nécessairement (logiquement!) rester le même dans le passé autant que dans le futur. Un changement de cas (en cours de route) mènerait à des contradictions logiques.
Même chose pour le boulet de canon. Si le boulet part à une vitesse égale à la vitesse de libération, sa vitesse future (tout le long de sa trajectoire) restera toujours égale à la vitesse de libération correspondant à la hauteur où il est rendu. Au niveau de la mer, v.c. est environ 11 km/s. Rendu à la distance de la lune, v.c. est réduit à environ 1,4 km/s. Il n’y a pas de « moment privilégié ». L’égalité « vitesse du boulet » = « vitesse critique » est valide quelque soit le temps d’observation.
Même chose pour l’expansion de l’Univers. Si la densité de l’Univers est, aujourd’hui, exactement critique, elle doit LOGIQUEMENT l’être aussi hier autant que demain. Si Oméga vaut 1 aujourd’hui, il valait 1 hier et il vaudra 1 demain. À moins, évidemment, que des facteurs internes ou externes faussent l’analogie avec le boulet de canon.
Raisonner par analogie est toujours périlleux. Dans le cas du boulet de canon, on est dans « du newtonien dans R^3 » alors que, pour l’expansion de l’Univers, on est dans du « non-newtonien dans on ne sait trop quoi ». Ça fait probablement une différence...
Bref: aujourd’hui n’a rien de spécial. C’est ce que j’ai essayé de vous proposer.
Cordialités,
Denis
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