La question du "sens" de l'univers est une telle question. Dans un cas spécifique elle équivaut à se demander pourquoi la lune décide-t-elle de rester en orbite autour de la terre. Bien sûr, la lune ne "décide" de rien, elle ne formule pas d'intention. La question du sens, du « pourquoi cela est-il fait ainsi » est donc sans objet. La formuler est imposer un cadre anthropomorphique aux objets physiques.
La question de l'"ordre" imposé à la réalité est une question sociologique, qui d'ailleurs est ma spécialité. L'imposition d'une logique "narrative" (temps humain, intention, libre arbitre, causalité rétrospective, etc.) à tout ce qu'on observe s'explique beaucoup mieux par un désir de contrôle sur la réalité que par une réelle observation d'ordre. D'ailleurs, il est plutôt rare que les humains fassent de "vraies" observations, surtout ceux d'entre nous qui ne connaissent pas la méthode scientifique et qui tentent d'imposer une causalité narrative au monde naturel.
Par ailleurs, le fait que vous soyez totalement confus sur les questions d'ordre, de désordre et de complexité démontre que quelques lectures sur l'entropie s'imposent. Si j'échappe une tasse par terre, je cause à la fois une forme de désordre, et une forme de complexité. Voyez-vous le problème? Il est simpliste de dire que l'ordre augmente avec la complexité (mais typique des créationnistes).
Quant aux "lois qui régissent l'univers" je resouligne ce que JF a dit. Ces lois sont toutes des construits humains qu'on s'efforce d'adapter à la petite partie du réel qui est observable. Les lois ne sont pas écrites dans la nature des choses, elles ne sont pas données, il faut aller les chercher (cad les conceptualiser et les vérifier). On dirait que vous ne voyez pas de différence entre la gravitation et le code criminel, comme si les lois de la physique étaient du droit divin!
|