1) Al-Qaida (ci-après AQ), dont je t'accorde volontiers qu'il s'agit clairement d'une entité vouée à un terrorisme essentiellement anti-occidental, n'est pas une organisation au sens formel, mais le nom accolé à une nébuleuse de mouvements dont le dénominateur commun est d'être lié à une certaine mouvance extrèmiste essentiellement musulmane fondamentaliste. A l'exception de Ben Laden et quelques-uns de ses sbires directs, il est abusif de qualifier quelque personne que ce soit de "membre d'AQ".
2) les "combattants" qui ont été retrouvés en Afghanistan n'ont pas, pour la plupart, fait allégeance à AQ ni envisagé de prime abord se retrouver un fusil à la main ou une bombe dans leurs godasses. Ils se sont engagés dans divers mouvements de leur pays d'origine (religieux, d'opposition politique, charitables, de lutte contre la drogue et la criminalité, etc.) dans le but d'améliorer leur ordinaire de vie. c'est typique du parcours des jeunes français, anglais et allemands identifiés à Guantanamo. Il reste à déterminer qui de ces gens savaient de prime abord dans quoi ils mettaient les doigts. Ceci est du ressort d'une procédure d'instruction par un tribunal régulier, pas une juridiction d'exception aux critères unilatéraux.
3) Quant aux critères pour juger, il faut qualifier clairement les faits qui sont(seront) reprochés à ces gens. "S'être retrouvé dans le mauvais camp avec une pétoire à la main face à l'armée des USA" n'est pas un critère suffisant pour justifier une accusation de terrorisme.
<<<DENIS: Tu parles d'un tribunal régulier. En as-tu un en tête? Un tribunal afghan? Un tribunal international? Un tribunal civil américain? Quand devrait commencer le procès? En septembre, comme celui de Moussaoui? D'ici-là, que fait-on avec les prisonnier?>>>>
Grâce à l'opposition active des USA, qui exige de pouvoir juger tout le monde mais refuse qu'il en soit ainsi pour ses ressortissants, il n'existe pas de tribunal international compétent. Nous nous trouvons dans LA situation qui démontre combien une telle institution est indispensable pour qu'on sorte de la logique du vainqueur. La question des délais est accessoire et se résume à "le temps qu'il faudra pour la manifestation de la vérité". D'ici-là, les prisonniers devraient être traités selon les règles civilisées, re. Conventions de Genève à tout le moins.
>>>DENIS: Je ne pense pas qu'à Guantanamo leur vie soit plus en danger que dans une prison afghane ou dans ton salon. Bien au contraire. Je serais très étonné s'il y avait une mutinerie ou une exécution. Je serais aussi étonné si, dans 5 ans, il y avait encore des prisonniers musulmans à Guantanamo. On parie combien?>>>
On ne parie rien, je ne suis pas voyante. Vu l'état de mon salon, les y confiner serait inhumain ...
>>>>Au sujet du cas "Reid",
FLORENCE: À mon sens il mérite surtout un "délavage" de cerveau, retour à sa mère et mise au lit sans dessert après une volée de baffes.
DENIS: Je vois, je vois. Pas mal, ton système pénal. Tu devrais publier ça dans une revue de sciences juridiques. ;-)>>>>
J'avais oublié d'inclure la volée de coups de pieds au cul pour la famille qui prétend systématiquement n'avoir rien vu venir ("je comprend pas, il faisait juste la prière, il parlait jamais politique, OK, l'imam de la mosquée avait un discours radical, mais c'était juste façon de parler"), et les politiciens qui ont systématiquement laissé s'installer des situations de ghetto et de discrimination qui ont favorisé la mentalité "musulmans contre reste du monde" qui y prévaut de plus en plus ...
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