Vous avez tous les trois raison de me corriger. J'ai tort de les préjuger terroristes. Il est tout à fait possible qu'il y ait, dans le tas, quelques malheureux paysans qui, surpris par les bombardements, se sont abrités au mieux et se sont retrouvés mal mêlés. Et qui n'ont pas réussi à bien expliquer leur mésaventure. C'est tout à fait possible, je vous l'accorde. On ne peut les présumer tous terroristes.
Je suppose que les quelque 200 cas de Guantanamo ont traversé un certain tri. J'imagine aussi que beaucoup d'entre eux sont des pakistanais ou des saoudiens qui sont allés jouer au cowboy en Afghanistan et qui sont bien désolés que leur party de Kalashnikov soit fini.
Je veux bien retirer le terme "terroristes" et le remplacer par "prisonniers".
À ma question (amendée) "que devraient faire les Américains avec les prisonniers",
EVARISTE: Ces prisonniers ayant été pris sur un champ de bataille, les traiter comme des soldats capturés. Ensuite, mais seulement ensuite, vérifier s'ils sont simplement soldats ou bien s'ils sont plutôt des terroristes.
DENIS: Quel serait le critère? Le membership à Al-Qaida? L'allégeance à Al-Qaida? Admets-tu qu'Al-Qaida est une organisation terroriste? Aussi, tu ne dis pas ce qu'il faudra faire avec eux après qu'on ait décidé, pour chacun, s'il s'agit d'un soldat ou d'un terroriste. As-tu des délais à proposer concernant le dépôt des chefs d'accusation individualisés?
FLORENCE: Il faut tout d'abord qu'ils établissent qu'il s'agit bel et bien de terroristes, ce que, selon les règles civilisées auxquelles ils prétendent adhérer, seul un tribunal régulier peut établir. Pour l'instant, RIEN ne prouve que les gens détenus à Guantanamo soient des terroristes: ils ont été pris les armes à la main...
DENIS: D'accord avec toi. Il faut d'abord démêler leur implication dans l'organisation Al-Qaida. Tu parles d'un tribunal régulier. En as-tu un en tête? Un tribunal afghan? Un tribunal international? Un tribunal civil américain? Quand devrait commencer le procès? En septembre, comme celui de Moussaoui? D'ici-là, que fait-on avec les prisonnier?
Je ne pense pas qu'à Guantanamo leur vie soit plus en danger que dans une prison afghane ou dans ton salon. Bien au contraire. Je serais très étonné s'il y avait une mutinerie ou une exécution. Je serais aussi étonné si, dans 5 ans, il y avait encore des prisonniers musulmans à Guantanamo. On parie combien?
Au sujet du cas "Reid",
FLORENCE: À mon sens il mérite surtout un "délavage" de cerveau, retour à sa mère et mise au lit sans dessert après une volée de baffes.
DENIS: Je vois, je vois. Pas mal, ton système pénal. Tu devrais publier ça dans une revue de sciences juridiques. ;-)
André, j'ai lu l'article de Courtemanche, du Devoir. Merci. Si j'ai tout compris, il condamne une vision ultra-manichéenne du conflit, celle qu'auraient les dirigeants américains et plein de gouvernements qui pâtissent du terrorisme (en Tunisie, en Chine, aux Philippines, en Tchétchénie, ..., mais surtout en Israël-Palestine).
Il a bien raison de condamner cette façon zozo-fanatique de voir les choses. Façon qui, en passant, est plutôt celle des fondamentalistes irréductibles de l'autre côté, aux idées socio-théologiques droit sorties de l'âge de pierre. Mais c'est un autre sujet.
Il a raison de suggérer que le camp démocratique fasse mieux. Je suis d'accord avec lui. Là où je trouve qu'il caricature un peu, c'est quand il dit : "Il ne se passe pas une journée sans que, un peu partout dans le monde, des gouvernements dictatoriaux musellent des opposants sous prétexte qu'ils possèdent un Coran et sont pieux."
Ce sont vraiment là les prétextes officiels invoqués pour faire des misères aux opposants? Ça m'étonnerait, sauf exception exceptionnelle. C'est ce genre de caricature qui m'agace, quand je lis des textes, disons, de go-gauche.
Je sais bien que, pour déplier une feuille pliée serré, il faut exagérer le dépli. Il faut plier dans l'autre sens. On apprend ça vers 4 ans, en bricolant. Dans une discussion raisonnée, il faut parfois y avoir recours. Mais le moins souvent possible.
Moi, je ne le fais jamais. Ou rarement, me semble...
Cordialités,
Denis
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