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Re:MacDuff


Re: MacDuff -- Georges-André
Postée par Ch.Bertrand , Jan 15,2000,11:58 Index  Forum

Bonjour,

Comme Claude dans le message suivant en lance l'invitation, je saisis l'occasion. Ma réflexion débordera peut-être un peu votre question – j'aime mettre les choses en contexte, dans ce que je perçois de ce contexte.

Je suis de la « génération » des Sceptiques ayant plus ou moins immédiatement succédé à celle de Claude ; en guise de repère, qu'on pense au Québec sceptique avec la couverture cartonnée blanche et Claude Lafleur comme rédacteur en chef (aux environs des numéros 20, 21 et suivants).

Des envies de changement d'orientation des Sceptiques du Québec, et je dis bien des envies, il y en a déjà eu.

Par exemple, tel vice-président aurait voulu que les Sceptiques s'attaquent aux publicités du genre « ce savon lave mieux parce qu'il fait plus de mousse ». On aurait passé ainsi du scepticisme scientifique au scepticisme au sens courant (comme synonyme d'incrédulité). Cela n'avait pas passé.

À une autre occasion, une controverse aura éclaté à propos de la publication d'un article dans le Qs qui incitait les sceptiques (avec un s minuscule, les sceptiques en général) à donner une dimension politique ou quasi-politique à leurs interventions. Je n'en dirai pas plus pour ce cas-ci ; mentionnons simplement qu'on avait pris les moyens pour que les propos de l'auteur de l'article soient clairement compris comme n'étant pas ceux des Sceptiques du Québec.

Enfin, je me souviens d'une réunion du CA où l'un des fondateurs des Sceptiques, dans une proverbiale clairvoyance, nous avertissait qu'il était inévitable qu'un jour, un schisme séparerait les Sceptiques en factions distinctes ; mais je ne me souviens plus de quelles divergences de vues il aurait s'agit.

Chose certaine, à l'échelle du groupe lié au Québec sceptique, il est toujours apparu évident que les groupes rationalistes français ne constituent pas un exemple à suivre. Ils seraient paraît-il très anti-cléricaux, dogmatiques et ne jouiraient pas, auprès de la population en général, d'une presse aussi bonne que celle des Sceptiques au Québec.

Mais un problème demeure : même si l'on peut remarquer ici et là quelques modestes gains du scepticisme (ou de la perception du scepticisme) au Québec, l'envergure du nouvel âge oblige et obligera encore longtemps le discours sceptique à être, d'abord, négativiste (le « ce n'est pas... » précédant invariablement le « c'est... »).

Et c'est peut-être en réaction à cette inlassable et incontournable répétition du discours sceptique que certains sceptiques, membres ou non, auraient tendance à radicaliser leur point de vue, à souhaiter une présence et des interventions plus musclées.

À cet égard, certaines interventions à ce forum, quel que soit le « statut sceptique » de leurs auteurs, ne constituent pour moi rien de nouveau. Indépendamment de ces interventions, quand cela fait cinq, dix ou quinze ans que tu promulgues le scepticisme, et qu'au bout du compte, les gains obtenus sont plutôt mineurs, il est inévitable que tes sentiments à l'endroit du scepticisme de la première heure changent, prennent une autre direction, quelle qu'elle soit...

Mais de là à souhaiter ouvertement un changement ou à tenter carrément d'obtenir des changements dans la charte des Sceptiques, il y a un énorme pas à franchir, et je ne conçois pas une seconde qu'un membre actif ayant fait un certain millage (disons, possédant quatre, cinq ans ou plus d'engagement) puisse souhaiter franchir ce pas, quel que soient par ailleurs ses sentiments personnels à l'égard de ce qui se passe.

(Bon, je ne sais plus trop si tout cela éclaircit la discussion, mais enfin...)

Cordialement,

Ch. Bertrand



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