Ensuite, vous dites des choses comme, « Notre vision de la physique peut-être, mais la vitesse de la lumière, les forces de cohésion entre les atomes, la gravitation ou 2+2=4, changeraient-ils ? » Là vous mélangez tout. Notez que les forces de cohésion entre les atomes ont évolué depuis Démocrite, la gravité depuis Aristote et la lumière depuis Newton. Les mathématiques qu'on utilise pour les décrire sont un peu plus complexes, aussi. Vous confondez donc la réalité avec les théories qui tentent de la décrire. La vitesse de la lumière est un constat, non un théorie, et donc elle n'offre aucun "ordre" sous aucune définition. Tout ordre doit être théorisé.
La science postule, comme vous, que la réalité est régie par un ensemble de lois qui permettent de la comprendre par réduction. La différence c'est que vous vous réduisez jusqu'à un créateur ou "cause première", ce que la science ne fait pas--non pas parce qu'elle ne le peut pas, mais parce que ça lui est inutile. S'il était possible d'effectivement réduire l'explication à une seule cause, la cosmologie devrait rendre sa nécessité théorique évidente. Or, comme on l'a dit, c'est tout le contraire.
Mais là où vous décollez vraiment, c'est avec des questions comme « cerveau humain : n’est-il pas considèrablement complexe ET hautement organisé ? Et comme je ne veux pas mourir simpliste, avez-vous des exemples de choses hautement organisées mais peu complexes ? » Ça c'est ou bien de la rhétorique ou bien de la paresse intensive. D'où vient le mot "organisé", ici? Votre argument est parfaitement interne à votre point de vue, sans jamais toucher à ce qu'il y a autour. Voyez-vous, en transformant "ordre" en "organisé", vous venez encore d'impliquer un organisateur, et une complexité. Votre question est donc sémantique, et non physique. Je vais vous donner une mission simple, et plutôt divertissante: louez le film "A Brief History of Time" d'Errol Morris d'après Hawking. (En attendant, pour répondre à votre question, simple mais ordonné [dans le sens de « prévisible »]: la conversion de l'hydrogène en hélium dans les étoiles. complexe et désordonné: le mouvement brownien. La complexité subjective d'une chose n'est pas nécessairement proportionnelle à la complexité des lois qui la gouvernent -- par exemple les fractales, que mentionnait JF).
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