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Re:Les débats d'idées et les Québécois


Re: Les débats d'idées et les Québécois -- Ch.Bertrand
Postée par Jean-Francois , Jan 17,2000,03:07 Index  Forum

Ch. Bertrand: "Déterminer si les Québécois sont soit trop sensibles, soit plus respectueux de la personne pourrait peut-être mener à découvrir de nouvelles façons de faire passer le message sceptique."

Je ne sais pas si c'est une bonne idée? D'une part, il est toujours imprudent de tenter des généralisations semblables. De tenter de déterminer si telle population est "plus ceci" ou "moins cela" avec connotations péjoratives à la clé.

D'autre part, je ne crois pas que le respect ait grand chose à voir avec le débat d'idée proprement dit. Le politically correct n'est pas du respect, c'est de l'hypocrisie. Si les français acceptent - dans leur ensemble - mieux la polémique que les québécois, c'est pour des raisons historiques et d'éducation qui ont peu à voir avec le respect qu'ils vouent à leur interlocuteurs; je crois que les français ont une plus grande habitude de la réthorique et des grands discours, parfois à un point ridicule. Si les québécois sont - souvent - plus timorés quant à amener publiquement leur avis sur des questions délicates, c'est aussi pour des raisons historiques et d'éducation qui n'ont que peu à voir avec le respect de leur interlocuteurs; le "oui/non M. le curé", sans discussion, est encore profondément ancré dans les esprits. La seule chose d'importante dans ce type de débats est d'éviter les attaques personnelles.

Je le répète: les personnes qui mettent le plus en avant leur "droit au respect", sont généralement celles qui ont beaucoup à gagner à ce que l'on ne critique pas leurs idées. Ce sont, tout aussi généralement, des personnes qui ont des idées fascisantes ou totalitaires. Par exemple, la scientologie - secte fortement totalitaire - demande souvent le droit d'exercer son culte pour des raisons (démocratiques) de respect des convictions "religieuses" alors qu'elle nie totalement ce même respect à ces membres ou à la société à l'intérieur de laquelle elle exerce.

Donc, je pense qu'il faut faire très attention lorsqu'on tente ce genre de catégorisation.

Jean-François


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