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Re:Re: à propos!


Re: Re: à propos! -- Georges-A.
Postée par Jean-Francois , Jan 23,2000,05:36 Index  Forum

Georges-André: "Vous me trouverez naïf, encore une fois, mais je n'aime pas que les gens (vivants ou morts) soient traités injustement: pas plus Newton que Freud ou Hahnemann."

Je ne vous trouve pas naïf, bien au contraire! Je crois aussi que nous ne pouvons, et ne devons, pas juger rétrospectivement les opinions des gens du passé à la lumière des connaissances du présent. Brissonnet fait la même chose quand il dit que l'homéopathie était certainement valable à l'époque de Hahnemann (une "bonne" piste, pour l'époque) mais que maintenant c'est une théorie périmée. Surtout parce que la médecine s'est énormément développée... au contraire de l'homéopathie.

Pour prendre Darwin, il serait stupide de médire de lui parce que sa théorie de l'évolution ne mentionnait pas de génétique des populations. Toutefois, on ne peut plus concevoir maintenant la théorie de l'évolution "darwinienne" comme parfaitement vraie même si elle reste utile. La psychanalyse, elle, reste très "freudienne"... ou ce n'est plus de la psychanalyse mais surtout de la psychologie avec un zest de psychanalyse. Tout ça parce qu'elle n'a pas les moyens de progresser.

Dans le cas de Freud, même si je trouve que ses théories sont basées sur des observations superficielles (et prossiblement fausses) et que je ne comprends pas le retentissement qu'elles ont eues, je ne peux que m'incliner devant le fait qu'il a provoqué quelque chose d'important. Quant à savoir s'il était honnête et lucide dans ses intentions, je ne peux trancher. C'est la stérilité de la théorie élaborée que je critique, ainsi que le fait que cette théorie soit encore promue aujourd'hui, alors que les connaissances en psychologie et en neurologie expérimentales ont permis de faire des découvertes autrement plus "sûres" et productives.

Là où il y à "imposture", c'est dans le fait que la psychanalyse continue très souvent à être présentée comme une science et un instrument thérapeutique valide (exactement comme l'homéopathie). Là ou il y a très souvent délire, c'est dans les aberrations entourant certaines interprétations psychanalytiques; par exemple, celles basées sur des correspondances superficielles entre des choses différentes (du type: c'est long et c'est oblong, ça représente donc forcément le phallus). C'est du délire, parce que ce n'est basé sur rien de plus sérieux que l'impression du psychanalyste. Dans "l'imposture scientifique en 10 leçons", M. de Pracontal appelle ce type de mise en relation: un rapprochement fulgurant. J'aime bien le terme car il montre toute l'illumination - oui, dans le sens mystique du terme - qu'il y a derrière ce processus. Pour moi, chercheur, un rapprochement fulgurant (forme d'intuition) ne prend de la valeur qu'à partir du moment ou il est appuyé expérimentalement.

Georges-André: "Je m'intéresse plus à l'étiologie et au traitement des maladies mentales (voir texte plus haut) et au processus de formation de la personnalité: le mécanisme "d'identification" par lequel se forme la personnalité (dans la croyance psychanalytique, bien sûr...). Les psychanalystes, en effet, croyent avoir observé(sans pouvoir le prouver empiriquement)que les enfants composent leur comportement puis leur traits de personnalité à partir du comportement et des traits des personnes qui ont eu de l'importance dans leur vie."

Chez certaines espèces d'oiseaux, il a été démontré que même si une part du phrasé de leur chant est innée, il existe une part d'apprentissage qui est acquise par l'imitation des parents. Le terme important, ici, est "démontré", par des tests expérimentaux (surdité provoquée, etc.), ça ne tient pas du "on croit avoir vu que". Je ne nie pas que les tests ont pu être mal fait, ou qu'ils ont été mal conçus, ou que etc. Le point que je soulève est que ces tests ont pu être fait dans le cadre théorique et technique développé par l'éthologie. La psychanalyse ne permet pas, ni techniquement ni même théoriquement (puisque les choses sont, à peu de choses près, comme Freud les a décrites), de tels tests. Je ne comprends toujours pas, alors, pourquoi vous utilisez la psychanalyse , qui ne peut prouver quoi que se soit, comme base de vos "recherches"? Ou, encore pis, comme base de "traitements"? (Ce qui est d'ailleurs paradoxal car dans un de vos messages vous sembliez dire que l'on ne peut reconnaître de valeur thérapeutique à la psychanalyse.)

Jean-François