Bill:« Votre exemple est une excellente démonstration de mon point de vue. Diriez-vous que l'atome de J.J.Thomson est un fait? Et les atomes de Rutherford et de Bohr? De quel atome parlez-vous lorsque vous dite que le "modèle" ne laisse "aucune place à l'interprétation"?»
André: chacun de ces modèles contient des "caractéristiques incontournables ne laissant aucune place à l'interprétation". À mesure que les faits observés s'accumulent, le modèle se raffine pour tenir compte des nouvelles observations. L'atome contient des électrons, des protons et des neutrons; il possède une structure avec des niveaux d'énergie quantifiés. Je pense qu'on ne reviendra jamais en arrière à propos de ces caractéristiques et qu'on peut les considérer comme des faits.
Il en est de même pour l'évolution. Remarque que j'ai pris soin de ne faire aucune interprétation dans mon énoncé de départ, ce n'est pas un modèle:« On a la preuve qu'il y a d'abord eu des formes de vies unicellulaires très simple, puis de plus en plus complexes. Ensuite, des formes pluricellulaires d'espèces de plus en plus nombreuses et différenciées.»
Or, tu dis que c'est un modèle. Pas du tout! Il s'agit là de faits bruts .
L'interprétation, c'est lorsque je suppose qu'il y a une filiation d'une espèce à l'autre. Le faisceau d'indices en faveur d'une filiation, donc d'une évolution, devient tellement écrasant qu'il devient impossible d'envisager d'autres options sans rejeter la réalité des faits directement observables (ce que font les créationnistes). Je peux alors considérer l'évolution comme un fait et bâtir une théorie pour en décrire les mécanismes.
La certitude est du même degré que si je vois deux individus entrer dans la chambre; j'entend un coup de feu; en rentrant dans la chambre, j'en vois un avec un revolver fumant et l'autre en train d'expirer. Je le déclarerais coupable sans hésiter.
André
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