André: " Pour toi un fait se limite donc à ce qui est observé directement. N'est-ce pas un peu trop restrictif?"
Bill: Il semble y avoir des écoles opposées à ce sujet. J'admets être de l'école la plus conservatrice, celle qui limite le mot "fait" aux réalités et aux mesures qui peuvent en être faites.
Si l'on n'adopte pas ce point de vue, soit on ne distingue pas les réalités matérielles des conséquences que l'on en tire, soit l'on est obligé d'adopter un nouveau mot qui permet de conserver cette distinction au-delà de l'utilisation restrictive du mot "fait". On revient alors au point de départ.
André: " On ne peut observer un atome directement. Pourtant à force d'accumuler de l'information sur ses propriétés, on s'en est fait un modèle comportant certaines caractéristiques définies incontournables ne laissant aucune place à l'interprétation. À ce titre, on peut considérer qu'un tel modèle correspond si étroitement à la réalité qu'il peut être considéré comme factuel.
Bill: Votre exemple est une excellente démonstration de mon point de vue. Diriez-vous que l'atome de J.J.Thomson est un fait? Et les atomes de Rutherford et de Bohr? De quel atome parlez-vous lorsque vous dite que le "modèle" ne laisse "aucune place à l'interprétation"?
André: " On a la preuve qu'il y a d'abord eu des formes de vies unicellulaires très simple, puis de plus en plus complexes. Ensuite des formes pluricellulaires d'espèces de plus en plus nombreuses et différenciées.
Bill: Si pour vous la preuve est: Une masse écrasante de faits qui suggèrent que les choses se sont passé comme ça ou très près de ça. , O.K. On a la preuve!
André: " Ça, ce sont les faits directement observables et incontestables (quoiqu'en disent les créationistes)."
Bill: Non, ça c'est le modèle. Les faits, c'est la masse d'observation.
André: " C'est comme quand on prend un individu avec le revolver fumant entre les mains près d'un cadavre. On ne la pas vu tuer, mais les indices réunis mènent nécessairement à la conclusion que sa culpabilité est un fait."
Bill: J'aime encore plus cet exemple. Les faits, vous les avez énoncés: "…Un individu avec le revolver fumant entre les mains près d'un cadavre". La conclusion est logique et elle repose sur les faits, mais devient-elle un fait pour autant? Pas dans ma terminologie.
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