Le même problème se pose lorsqu'un adulte est confronté à un système d'écriture qui lui est inconnu (disons le japonais). Dans un environnement où l'écriture lui est illisible, l'oeil est immédiatement attiré par le moindre caractère reconnaissable.
"Un enfant de six ans qui regarde au microscope une peau d'oignon pour la première fois discernera-t-il illico l'arrangement régulier des cellules ?"
Un enfant plus jeune (2-3 ans) discerne aisément un arrangement ordonné dans une vue au microscope, au point de pouvoir le redessiner de mémoire. Par contre, il ne sait pas ce qu'il voit s'il n'en a pas l'explication préalable.
"Nos perceptions ne sont-elles pas partiellement structurées par nos attentes (laissons provisoirement de côté la structure de l'oeil) et ces attentes elles-mêmes par les connaissances transmises par la culture ?"
C'est l'évidence, et toute la difficulté que présente une approche scientifique et rationnelle de l'observation de notre monde consiste à laisser de côté autant que faire se peut les contraintes culturelles réductrices telles que dogmes religieux, mythes, préjugés, craintes, souhaits, etc.