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P(A quand B') proche de 0 ou de 1?


Re: Denis: L'upercut anesthesiant -- Gatti
Posted by Denis , Mar 04,2002,01:52 Index  Forum

Salut Gatti

Mauvais timing. Le samedi, je suis pris toute la journée. D'où le retard dont je m'excuse.

Tu dis: "Nous sommes arrivé ici au point de non retour. Sur cette question du R101, nous n'avons plus rien a échanger puisque nous en sommes a un constat (explicite) de divergence."

DENIS: Je ne suis pas loin d'être de ton avis. On frappe un noeud.

Je vais essayer de t'expliquer pourquoi je ne crois pas aux communications avec les esprits des morts.

Je suis convaincu que ma pensée (et tout mon mental) est fabriquée par mon cerveau:

ESQUISSE DE PREUVE: Penses aux traumatismes cérébraux, aux effets des drogues, à la maladie d'Alzheimer, etc.

Je me souviens d'avoir vu, à la TV, un traumatisé crânien qui avait complètement perdu la mémoire à court et moyen terme. Il était constamment surpris d'être là, dans le présent. Il n'avait aucune idée de comment il y était arrivé. Il pouvait encore parler et écrire mais ne reconnaissait personne.

Quand ma mère est morte, durant ses deux derniers jours, elle n'avait pas la tête plus solide qu'un rossignol.

Aussi, je suis certain que ma chatte, qui n'est pas "brignt-bright", est faite de la même pâte que moi. Quand, par exemple, elle veut sortir et vient me tirer de mon occupation pour que j'aille lui ouvrir la porte, je suis convaincu que si elle pouvait ouvrir la porte elle-même, elle ne viendrait pas me le demander. Dans sa tête, c'est loin d'être une vaste nuit. Pas de problème pour les poissons, ni pour les insectes. Une discontinuité éventuelle au bout.

Une détérioration plus ou moins grande du cerveau produisant une détérioration à peu près proportionnelle de la pensée, j'en déduis qu'une destruction complète du cerveau produit une annihilation absolue de tout le mental. Plus de pensée, plus de mémoire, plus de nom. Plus rien de PENSANT.

Et cette pensée qui n'existe plus reviendrait nous parler via l'esprit d'un vivant? Avec un déphasage temporel en prime! Non! Ça ne tient pas debout. Ça impliquerait (entr'autres) que la mort "répare" les cassures du cerveau ?!? C'est absurde.

Pour me faire gober ça, ça prend une preuve dont la fausseté serait encore plus absurde. La marche est haute.

Est-il si impensable que ça qu'Eileen Garrett (psychic professionnelle) se soit un peu informée sur le R-101 avant de faire son tour? L'information n'était pas si difficile à trouver. Tous les journaux devaient en parler. Je pourrais faire la même chose, je pense.

Elle a fait ça plusieurs fois? Je l'en félicite et le lui reproche en même temps.
Il y en a d'autres comme elle qui communiquent avec les morts? Manning? Cayce? Ce qui serait surprenant, c'est qu'il n'y en ait pas!

Ces personnes, je suis d'accord avec toi là-dessus, ont l'esprit dérangé. Elles hallucinent sur leurs pouvoirs et s'accommodent fort bien d'impressionner les autres. C'est une façon un peu tordue de passer sa vie mais tous les goûts sont dans la nature.

Sur l'affaire, je raisonne comme un statisticien. Mon hypothèse (H) est

H = "pas de cerveau, pas de pensée".

Si H est vraie, impossible d'entrer en contact avec l'esprit d'un mort. Étant donnés les arguments solides en faveur de H (lésions cérébrales, drogues, Alzheimer, etc.) je suis forcé de donner une probabilité (a priori) très forte à l'hypothèse de base.

P(H) = 1 - e (où e est epsilonesque).

Maintenant, considérons les deux événements A et B suivants:

A = "on dispose de plusieurs rapports de phénomènes de communication avec les morts, dont certains semblent difficiles à expliquer".

B = "des gens parviennent réellement à entrer en contact avec l'esprit des morts".

J'admets avec toi que l'événement A est réalisé. Tu prétends que ça démontre B. Notre différend porte sur l'évaluation de la probabilité conditionnelle (subjective) P(B quand A).
Tu prétends que P(B quand A) vaut 1 (ou est proche de 1).
Je prétend que P(B quand A) vaut 0 (ou est proche de 0).

(Equation 1): P(B quand A) = P(B et A)/P(A) = P(B)xP(A quand B)/P(A).

L'événement B et l'hypothèse H étant (logiquement) incompatibles, on obtient que P(B) < 1-P(H) = e.
(note: je n'ai pas le symbole "plus petit ou égal". Tous mes "<" doivent être lus "plus petit ou égal")

Aussi, P(A quand B) étant une probabilité, on a P(A quand B)<1.
Substituant ces résultats dans l'Équation 1, on obtient:

(Équation 2): P(B quand A) < e/P(A).

Pour que P(B quand A) soit grand (près de 1, comme tu le prétends), il faut donc que P(A) soit tout petit, plus petit que e. Rappelles-toi que la marche est haute (et que e est epsilonesque).

Remarquons que
P(A) = P(A et B)+P(A et B') > 0+P(B')xP(A quand B')
P(A) > (1-e)xP(A quand B').
(Rem.: la notation B' représente la négation de B)

Pour me convaincre que P(A) est plus petit que e, il te faut donc me convaincre que P(A quand B') est petit, plus petit que e/(1-e).

Tout ce long détour tortueux pour revenir au sens commun: le fait qu'il existe des rapports d'exploits surprenants est-il, en soi, surprenant (en supposant H vraie). Est-ce plus surprenant que "ma" probabilité e?

Je pense que NON et tu penses que OUI. On a vraiment frappé un noeud.

Aiguisons nos scies. ;-)

Cordialités,

Denis

P.S. C'est quoi le dossier Incheliffe (ou Hincheliffe) dont tu parles. J'ai bien du mal à me retrouver dans le labyrinthe de ton site CASAR. J'ai cherché sur le Net. Rien trouvé.