C'est à mourir de rire.
Quand vous déciderez-vous à les regarder de plus près, cet "imaginaire", ce "merveilleux" misérables au sein duquel vous vous complaisez, vous et vos semblables ? Qu'appelez-vous donc "imaginaire" ? S'agirait-il par exemple de l'aptitude à modifier à votre convenance des données ethnologiques ou archéologiques, de manière à prêter à des peuples inaccessibles à vos regards - et plus encore à votre entendement - des coutumes et des croyances qu'ils n'ont jamais eues ? Le "merveilleux", serait-ce entre autres la faculté d'appliquer vos conceptions lamentables d'anthropocentrisme à l'univers dans son ensemble, de l'inanimé à l'animé, de l'infiniment petit à l'infiniment grand ?
Vous et vos pairs vantez à merci vos "richesses spirituelles" - ou, par antiphrase, votre "pauvreté", pour les plus hypocrites d'entre vous - mais c'est le monde que vous appauvrissez en plaquant sur tout et n'importe quoi votre symbolisme en définitive bien stérile. Quant à vos "expériences" de solipsistes, elles vous fournissent surtout l'alibi de la "vérité intérieure", qui vous autorise à l'égard de tout autre discours que le vôtre le mépris souverain que vous réservez à ceux "qui ne veulent pas voir".
Voir quoi ? En matière de fantasmes, il y a tout de même plus fascinant que vos édifices copiés de l'antique. C'est ce qu'on nomme l'art. Et l'art ne perd rien à ces changements dans notre perception du monde que la science provoque pour partie. A moins que vous ne considériez cet art là comme une manière de "dégénérescence", que qui ne m'étonnerait qu'à moitié.
La spiritualité est une préoccupation noble ; quel dommage qu'elle n'occupe la plupart du temps que de petits maîtres de votre accabit.
Révérence.
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