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Emilie Sagée, dijonnaise d'origine, partit comme nombre de ses compatriotes au XIXe siècle enseigner le français en Russie,, vers 1840. En 1845, elle se trouve en poste dans un institut pour jeunes filles nobles près de Riga. Au bout de quelques semaines, les témoignages affolés d'élèves se multiplient.
On voit fréquemment Mlle Sagée en deux endroits différents. Les rumeurs font place à une certitude lorsque, devant une vingtaine de ses élèves, Emilie se dédouble littéralement expliquant un texte difficile, elle écrit au tableau noir et son double, un peu plus pâle et transparent, imite à côté d'elle tous ses gestes. Les élèves, terrifiées, quittent une à une l'établissement. Quelques jours plus tard, Mlle Sagée cueille des roses au jardin lorsque quarante-deux élèves réunies en classe de couture dans une grande salle dont les fenêtres donnent sur le jardin ont la surprise de voir un double de leur professeur s'installer dans un fauteuil de la salle. Elle s'aperçoivent par la fenêtre Emilie cueillant des roses comme si de rien n'était et elles voient en même temps son double assis, immobile et silencieux devant elles. Une élève, plus audacieuse que les autres, s'enhardit
jusqu'à toucher cette apparition: celle-ci n'offre aucune consistance et il est même facile de la traverser.
Devant de telles manifestations, menacé de fermer son établissement si l'ordre ne revient pas, le directeur est contraint de se séparer de Mlle Sagée.
La multiplicité des témoins et les répétitions des dédoublements rendent difficile la fraude. Il semble bien qu'Émilie Sagée était atteinte d'une sorte d'infirmité chronique qui la faisait se dédoubler comme d'autres attrapent le rhume des foins.
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J'ai d'autres precisions mais puisque les longueurs de texte vous indisposent, il faudra vous contenter de celà.
Salut
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