Les groupes de Batcheldor ont provoqué le soulèvement de lourdes tables ou, à l'inverse l'adhérence de tables lé ères au plancher (11). Son collègue Colin Brookes-Smith a reproduit ces expériences et utilisé des instruments de mesure (altimètre, jauge d effort) et de contrôle (enregistreurs) qui ont prouvé que le mouvement se produisait sans, contact immédiat (32). D'autres groupes, au Canada et aux Etats-Unis, ont découvert que les choses devenaient plus faciles lorsqu'ils donnaient un nom à leur fantôme et faisaient comme s'ils avaient affaire à un esprit désincarné (273). Parmi les effets obtenus, nous pouvons citer un soudain vent froid et des bruits frappeurs accompagnés d'étranges caractéristiques acoustiques. Dans tous es cas , I1 est tout à ai c air que les personnes présentés étaient responsables des phénomènes. Mon expérience ,au sein d'un de ces groupes m'incite à penser qu un participant peut être conduit à manifester des phénomènes de poltergeist à cause de sa situation sociale - rien, ou presque rien, ne paraissant se produire lorsque ce personnage clé était absent. Mais des modifications portant sur le nombre des membres d'un autre groupe très efficace ont révélé que les phénomènes sont produits par un ensemble et ne s'observent que dans la mesure où un quorum de présences est atteint. Toute véritable manifestation de poltergeist semble nécessiter un public. Je n'en connais pas d'exemple survenant chez un ermite et pour son unique bénéfice - bien que cela puisse peut-être se produire dans le cas d une personnalité multiple. Nous voici donc obligés de reconnaître que les (264) forces qui, pour se révéler spontanément dans des circonstances normales, exigent un profond besoin psychologique ou l'existence d'un puissant refoulement, peuvent être mises au jour si l'on élargit la base de l'activité. Si la responsabilité est partagée au sein d'un groupe, le seuil d'apparition des phénomènes de poltergeist est abaissé chez chaque participant et certains de ces étranges effets se manifestent, bien qu'aucune personne présente n'éprouve le très profond besoin qui serait indispensable, si elle était seule, pour faire tourner une table ou casser de la vaisselle. C'est ce qui se produit pendant les séances de spiritisme et dans les groupes qui utilisent les ouija. Rex Stanford, psychologue à l'université Saint John, dans l'état de New York, reconnaît que des phénomènes spectaculaires sont en général associés à des situations de crise mais que celles-ci ne représentent que la partie visible de l'iceberg. Nos besoins de la vie quotidienne, moins intenses, peuvent être satisfaits par des événements beaucoup moins voyants qui passent presque inaperçus - par exemple quand un livre s'ouvre exactement à la page cherchée (349). Tout le monde a fait ce genre d expérience qu il néglige en la qualifiant de coïncidence - utile mais Stanford a trouvé le moyen de capter les manifestations de cette très faible activité. I1 donne à ses sujets une tâche très monotone à accomplir dans une pièce tandis que dans une autre pièce un générateur de randomisation travaille. Les sujets savent que la machine est là, mais ce qu'ils ne savent pas, c'est qu'ils ne seront délivrés de leur ennuyeuse occupation que lorsque la machine aura affiché une série de nombres - et cette série ne survient, mettons, que tous les deux ou trois jours lorsque seul le hasard est en cause. Malgré cela, Stanford a déjà découvert huit sujets qui réussissent constamment à se libérer en moins de quarante-cinq minutes (350). · J'aime croire que ce talent est largement répandu.