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science et politique


Re: Re:Re:Re:Re:Et pif, et re-pif -- GA
Postée par Stéphane , Mar 12,2000,15:55 Index  Forum

Non, c'est vous qui êtes endoctriné, nia, nia-nia-nia, nia...

Enfin.
À part ça, votre argument est:

1) a. brûler son soutien-gorge: féminisme = politique
b. faire changer une loi: féminisme = politique

DONC:

2) faire une recherche scientifique sur la violence faite aux femmes = féminisme = politique = scientifiquement invalide.

C'est plutôt faible.

Si vous croyez que (pour conserver le même exemple) la recherche sur la violence faite aux femmes existe pour soutenir une «théorie» (d'où vient-elle au juste, à part votre imagination?) que tous les hommes sont mauvais, eh bien c'est votre affaire. Moi ce n'est pas ma conclusion. Ce n'est pas là une attitude scientifique, mais bien une attitude politique--exactement ce que vous reprochez à vos «féministes» de paille. Voilà pourquoi je m'avoue vaincu d'avance face à votre défi de citer un texte féministe qui ne supporte pas cette idée: c'est votre interprétation à vous et votre paranoïa que vous me demandez d'éviter.

«Vous inventé (sic) une distinction entre féministes radicales et féministes modérées.»

Je n'invente aucune distinction, je raffine l'analyse. Vous vous mélangez les poissons et les mammifères marins parce qu'ils se ressemblent. Devinez quoi, les femmes sont 50% de la population, et il arrive parfois que certaines d'entre elles acquièrent une pensée indépendante et une idée ou deux qui ne soient pas entièrement homogènes.

Si une politique ou une loi etc. ne fait pas votre affaire, c'est une autre discussion (en 1983 on a finalement dit qu'il pouvait y avoir agression sexuelle entre mari et femme. Vous êtes contre parce que des «féministes» ont fait campagne pour?). Ceci ne suffit pas, par contre, à invalider une sphère entière de recherche et encore moins une catégorie de phénomènes sociaux. Doit-on ignorer la violence faite aux femmes parce qu'il est probable que dans 98% des cas les responsables seront des hommes? Vous me rappelez votre intervention pro-religion ici: comme les conséquences politiques seront inconfortables, il faut éviter de poser des questions.

Vous semblez trouver bien amusant de reprocher à vos «féministes» un discours manichéen sur l'homme et la femme en répétant «L'HOMME EST FONDAMENTALEMENT...». Or, il se trouve que justement, un des apports les plus importants de l'approche féministe analytique/critique en sciences sociales est une remise en question de telles généralités simplistes qui semblaient si indiscutables il y a quelques années. Ceci a soulevé un scepticisme particulièrement fertile (!) face aux idées reçues sur la nature humaine.

Les vendeurs: là vous tournez en rond. Si (*SI*) les vendeurs nous vendent de l'idéologie féministe, c'est de toute évidence sans aucun effet réel sur eux: ils restent les mêmes, il n'y a pas plus de femmes parmi eux, le statu quo n'est pas menacé. C'est du synthétique, de la gallerie. Le pouvoir, ce n'est pas une quantité en banque, c'est une relation. Dans toute relation chaque partie possède un potentiel de pouvoir, n'est jamais entièrement dépourvu: même Bill Gates est à la merci de son plombier quand sa toilette coule un vendredi soir. Même l'esclave obtient de son maître qu'il ne le tue pas. Et pourtant, il ne faudrait pas se tromper sur qui domine qui.

Alors ne nous faites pas pleurer sur le sort des hommes, qui dominent politique, affaires, qui paient 10x moins pour se faire coiffer, 5x moins pour faire nettoyer une «chemise» que les femmes paient pour une «blouse» et dans un monde où le féminisme militant est si discrédité que les jeunes filles se défendent toujours farouchement d'être des féministes!