Pour ce qui est de l'espèce humaine, nous avons certainement la première : des milliards d'individus
tous différents. Nous avons également la troisième, bien qu'une période de dix mille ans, par
exemple, soit un laps très court en chronologie évolutionniste. Mais nous n'avons pas la deuxième.»
À ce sujet, j'avais lu, il y a quelques années, que depuis que les inuits du nord québécois habitent dans des maisons chauffées, les enfants sont massivement atteints d'otites à répétition, au point de développer des problèmes de surdité. On expliquait ça par une conformation particulière de leurs oreilles constituant une forme d'adaptation au froid. Par ailleurs, depuis longtemps, on considère que la stature trapue des inuits est une adaptation au froid.
Un autre cas est celui d'une population autochtone d'une région désertique des États-Unis massivement obèse et atteinte de diabète. On a découvert que cette population avait un métabolisme particulier qui faisait en sorte qu'ils avaient une forte propension à accumuler des tissus graisseux. Or, cette population vit dans une région où les ressources alimentaires sont très saisonnières et manquaient systématiquement de nourriture en certaines saisons lorsqu'ils se nourrissaient à même les ressources du milieu. Leur métabolisme est adapté à cette situation par la propension à accumuler de la graisse, mais inadéquat pour une alimentation constante à l'année.
Nous avons là deux cas où les contraintes du milieu ont exercé une pression sélective sur une population humaine. Il doit sûrement y en avoir d'autres.
André
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