Je vous comprends. Je viens de lire l'enfilade et j'accours avant que vous ne basculiez dans
le camp de Julien. Bon, d'abord je vous dirai carrément, oubliez les mutations. Ce n'est pas
comme ça que ça marche. Les mutations existent, elles se produisent tout le temps mais pas
nécessairement au bon moment. Donc, ce n'est pas une mutation, arrivée comme par magie
juste au bon moment qui va faire que tel ou tel changement va se produire ou non.
Pour la poule, précisons tout de suite que ce n'est pas un animal sauvage. C'est un animal
domestique et c'est l'homme qui en a fait la sélection et non la nature. Le fait qu'elle ne vole
pas est bien simple à comprendre. L'homme nourrit quelques oiseaux près de chez lui afin
d'avoir des oeufs et de la viande. Au début, il n'a même pas d'enclos et nourrit les oiseaux
qui sont dans la nature. Puis, ceux-ci s'approchent et l'homme construit un petit enclos.
Naturellement ceux qui peuvent voler volent mais certains sont moins habiles au vol et sont
bien heureux de profiter de la nourriture gratuite. Et là arrive l'important : ces oiseaux
moins habiles au vol vont se reproduire entre eux ce qui va entraîner une augmentation de
ce trait. Par exemple, si dans une couvée de six oiseaux il y en a 3 qui sont habiles au vol,
ils partiront. Mais les 3 autres resteront et se reproduiront avec d'autres semblables à eux.
Normalement, dans la nature, ces oiseaux moins habiles au vol seraient presque assurés de
mourir jeunes et n'auraient pas une descendance très nombreuse. À cause de l'homme, qui
change les règles du jeu, ils vont survivre et donner naissance à une nouvelle espèce parmi
celles que nous appelons les volailles et les animaux de la basse-cour qui ont probablement
toutes apparues de cette façon.
Je ne sais pas si ça vous aide ? Les mutations travaillent en aveugle, au sous-sol, en
produisant de la diversité. « On est prêt à tout », disent-elles ! Et quand arrivent la sélection
sous forme d'une catastrophe ou d'un changement drastique des conditions de vie, le grand
test s'opère. Si les mutations ont bien fait leur travail, il survivra assez d'individus pour
assurer la survie de l'espèce. Sinon, c'est l'extinction. N'oublions pas que 99,99% de toutes
les espèces ayant déjà existées ont aujourd'hui disparues.
Pierre
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