Tout à fait: les publicitaires, comme les propagandistes, tablent sur l'irrationnalité qui sommeille en chacun dès lors qu'on s'adresse à ses émotions, "positives" comme "négatives" (de l'envie de protection du bébé qui pousse à acheter un modèle de voiture présentée comme particulièrement sûre pour le petit dernier, au rejet et à la crainte du vilain barbu rétrograde et avant-garde des hordes barbares qui incite à se ranger aux non-raisons de certains pour aller envahir quelque part).
Se focaliser sur la forme du message (limite porno, limite raciste) est encore une façon de "lever les yeux au ciel pendant qu'on nous pique notre portefeuille".
"Le charme [des pubs], la légèreté, l'humour, la complicité, sont entièrement trompeurs : la règle est le cynisme, le dommage causé volontairement dans un but unique, imprimer la marque dans les zones protégées du cerveau ; contourner ses résistances, éviter tout dialogue, toute argumentation, séduire, émouvoir, matraquer le cerveau par des stimuli appropriés, ..."
Remplace seins, culs, lèvres gonflées entrouvertes évoquant la fellation, cambrures, enfants, bébé nus, par images de barbus en armes, rassemblement de jeunes arabes dans la rue, portraits de Bin Laden ou Saddam Hussein, images des évènements du 11/9/2001 et des ruines du WTC passées en boucle
et tu peux continuer n'importe quoi, tout est bon, frapper, séduire, matraquer, imprimer la marque, et que l'imbécile devant son poste le cul dans son canapé aille au diable dans sa vie de merde pourvu qu'il achète le putain de [programme] qu'on veut lui faire acheter ...
ce qui décrit parfaitement la réalité de la propagande que l'on nous fait avaler pour justifier la création d'un nouveau péril antagoniste à "nos valeurs, notre civilisation", comme l'étaient auparavant le "péril jaune" et la "menace rouge".