Je pense qu'il en est ainsi de tous les "bienfaits" de la technologie moderne.
J'ai le goût de faire un parallèle entre la crise mondiale et les bouleversement de grande envergure dans un écosystème, tels que l'arrivée d'une période glaciaire.
Un tel bouleversement a des effets catastrophiques, dans un premier temps. Le milieu qui était en équilibre depuis longtemps est soudain plongé en pleine crise et plusieurs espèces disparaissent, tandis que d'autres se retrouvent soudain dans une position avantageuse. Au bout d'un certain temps, les espèces s'adaptent, évoluent et un nouvel état de stabilité s'installe.
Je pense qu'il en est de même dans l'histoire de l'humanité. Il y a eu un premier grand bouleversement, voilà 10 000 ans: l'invention de l'agriculture. Celle-ci apportait un avantage matériel tellement écrasant par rapport au mode de vie de chasseur-cueilleur que celui-ci était virtuellement condamné à disparaître dans les régions où il était possible de cultiver. Cette révolution a apporté un bouleversement culturel, permis le développement des arts, la création de villes, puis d'états.
Il en est de même maintenant avec le développement de la technologie. Nous avons les moyens de produire des biens au-delà de tous nos besoins. Nous avons la médecine pour contrôler les maladies, diminuer la souffrance et prolonger la vie. Bref, pour la première fois dans l'histoire, on peu envisager la possibilité que la lutte pour la vie ne soit plus une priorité pour la masse des gens.
Or, il semble bien que l'homme ne soit pas adapté à cette situation.
Pour toute sortes de raisons, ce sont les populations d'origine européenne qui ont développé ces technologies. Elles sont en avance sur les autres populations du globe, vu qu'il m'apparaît évident que ces technologies constituent en soi un progrès majeur pour l'humanité et seront éventuellement adoptées par l'ensemble de la population mondiale. Par contre, on dirait que nous, les occidentaux mesurons l'intensité de notre bonheur à la quantité de biens qu'on peut consommer ou accumuler (N'est-ce pas là un réflexe inné d'animal qui doit lutter constamment pour sa survie?). À ce train-là, nous sommes en train d'épuiser les ressources de la planète au détriment de ceux qui n'ont pas encore pu en profiter.
D'autre part, les populations des pays sous-développés, connaissent de plus en plus l'existence de ces technologies et rêvent d'y avoir accès. Pour nous, qui avons eu l'occasion d'évoluer tant bien que mal au même rythme que les changements technologiques, il est difficile d'imaginer le choc culturel que représente ce contact brutal avec la technologie. Il est normal que cela engendre des crises majeures et des résistances de leur part. Ne voyons-nous pas la même réaction chez nos populations autochtones?
N'est-ce pas dans ce phénomène que se situe la crise des pays arabes, bien plus que dans une histoire de religion ou de race?
André
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