Suivi

Re:Re.:La censure aux USA


Re: Re:La censure aux USA -- Florence
Posté par Denis , Jul 20,2002,17:01 Index  Forum

Salut Flo

Continuons à parler des Américains et de leur épouvantable régime politique, assurément le plus détestable qui soit sur Terre.

On en a fait, du chemin, depuis 3 jours. On était partis du retard (inégal) des structures socio-politiques des pays islamiques et on est rendus à la censure de la pensée aux USA. Je me demande où on sera rendus, dans 3 jours, si on n'échappe pas nos détordements.

Tu dis: "Ts, ts, ts, ts! Que vient faire là-dedans la fréquence des élections, votations, référendums et autres consultations populaires ?"

B'en, les élections qui s'en viennent interdisent de faire de trop grosses bêtises. Parles-en à Bokassa, par exemple, ou à Pol Pot. Aussi, les référendums (et les sondages) donnent des idées et reflètent les attentes de l'électorat. Et l'électorat vote. Y faut vraiment tout t'expliquer. Ça devient lassant... ;-)

En fait, je commence à penser que le principal problème des Américains est peut-être leur système politique trop rigoureusement démocratique. Ça donne au pays un gouvernement reflétant un Q.I. de 100. Statistiquement parlant. C'est monsieur Toul'monde qui est à la barre. Et ça donne un Bush au volant. Misère! Mais un QI de 100, c'est quand même pas si mal. Ça donne une sorte de garantie de "gros bon sens sans flafla".

FLO: "Oui, il existe de puissants lobbies, non seulement aux USA, qui ont tout avantage à ce que les populations ne posent pas certaines questions (genre "est-ce que Ken Lay devra un jour rendre les sous qu'il a volé à Enron?")"

D'abord je n'avais par dit "lobbies", j'avais dit "lubie". Détail, je te l'accorde. ;o)

La "dette" de Ken Lay serait certainement un excellent sujet de sondage. Je crois bien que, pour moins que $5000, une maison de sondage pourrait prendre le pouls de la population sur cette question. Si les résultats sont intéressants, ça pourrait faire une belle manchette nationale. Tu crois que les chefs de nouvelles de tous les réseaux d'information recevraient un coup de fil de la CIA leur enjoignant de noyer cette nouvelle? Ou ils s'autocensureraient TOUS par solidarité inter-PDG-corrompus?

$5000, c'est presque rien. Les socio-progressistes américains sont-ils si pauvres?

DENIS (d'avant) : Q1: C'est quoi ton sujet intéressant auquel leurs dirigeants interdisent aux américains de s'intéresser?

FLO : "Mauvaise formulation, car la subtilité consiste à ne rien interdire, mais à conditionner la population à ne pas s'intéresser aux "sujets qui fâchent". Ca commence à l'école..."

O.K. Je vois ton idée. C'est comme si le gouvernement était tellement fonctionnel qu'il n'existait plus. Les Bolcheviks, je pense, avaient un projet à long terme du même genre. Ironiquement, ce sont les Américains qui y seraient arrivés les premiers.

Pour y voir plus clair, j'aimerais quand-même que tu précises un peu ce que tu entends par "sujets qui fâchent". J'aimerais, si possible, plus qu'une liste de sujets disparates. Plutôt une sorte de définition. Aussi, il ne faut pas fâcher qui?

DENIS (d'avant) : re-Q1: C'est quoi ton sujet intéressant auquel leurs dirigeants "interdisent" aux américains de s'intéresser?

FLO : R1a: La prise en compte de la critique sans qu'elle soit immédiatement comprise comme une attaque, un symptôme de jalousie/envie, un soutien à "l'ennemi" ou une justification des malheurs infligés au pays.

Tu fais là, je pense, l'analyse psychologique de l'entité USA dans son entièreté. Ou du moins de leur gouvernement. Tu vois les rapports entre les pays comme s'il s'agissait de rapports entre des individus, teintés de jalousie et d'orgueil. Mmmmh. Le peuple américain s'est-il donné un gouvernement à son image et à sa ressemblance? Émotions comprises? Pourrais-tu préciser si ton R1a concerne le gouvernement américain ou le peuple américain? En as-tu surtout contre l'un ou surtout contre l'autre?

FLO : R1b: La reconnaissance de la légitimité fondamentale du droit à disposer d'eux-mêmes des autres pays, communautés, cultures.

Ça, je suis certain que les américains le reconnaissent. N'ont-ils pas signé la charte des Nations-Unies? Je ne les crois pas du type "interventionniste-compulsif", comme tu les caricatures. Quand on ne vient pas leur servir un double Pearl-Arbor à Manhattan et ailleurs, ils ne ruent pas dans les brancards. Ils ont même trop tendance à laisser pourrir les conflits. Puis, quand la situation a pourri à plein, tout le monde est pris à envoyer des secours humanitaires. Parfois nécessairement précédés de missiles Cruise, dans quelques cas lourds.

Q2 : Internationalement, tu trouves qu'ils interviennent trop ou trop peu, les Américains? Trop tôt ou trop tard? Pas là où ils devraient? Pas de la façon qui te conviendrait?

Je m'excuse de te faire une question à 4 volets. Disons que c'est Q2a, Q2b, Q2c et Q2d.

FLO : R1c: La réalisation de la toute relativité de l'exemplarité du modèle américain, en matière politique, sociale, économique, et surtout morale (ou autrement formulé, l'abandon de la mentalité de "might makes right" et "with us or agains us")

Le modèle socio-politico-machin est certainement exemplaire. Qu'il soit "relativement" exemplaire tient la route. La majorité des pays d'Europe sont à peu près sur la même marche, pas trop loin devant, derrière ou autour. Mais quand on le compare aux modèles artisanaux (pour ne pas dire retardataires) dans lesquels bon nombres de pays (en particulier les islamistes) sont encore coincés, il n'y a plus de relativisme qui tienne.

Tiens, une comparaison. Un Boeing et un Airbus, c'est relativement équivalent. Mais, si on compare un Boeing à la bécane des frères Wright, parler d'équivalence relative devient un tipeu tordu.

Au sujet du "with us or agains us", il faut l'entendre dans une perspective de guerre au méga-terrorisme à la 9/11. Et je suis tout à fait d'avis que si on est contre l'éradication (réelle, pas seulement cosmétique) des groupes qui font ça, on est plus du côté du problème que de la solution. (phrase-clef, j'en conviens) ;-)

FLO : "et surtout R1d: La réalisation des conséquences inéluctables (ce qui ne signifie pas forcément méritées) du maintien de l'attitude décrite en point R1c."

Quelles sont ces conséquences inéluctables? Sont-elles pires que celles de l'alternative? Aussi, l'attitude que tu décris en R1c, c'est TA vision caricaturale de la "méta-psychologie" de l'entité USA. Le fait que TA caricature soit partagée par d'autres (en particulier par tes amis ben-ladenistes de tout crin) ne fait pas de TA caricature une photographie.

Tu prétends que leurs dirigeants (ou leurs conditionnements socio-culturels perfidement manigancés en haut lieu) interdisent aux américains de s'interroger sur les conséquences de leurs interventions internationales? Mmmmh. Pas évident du tout. Rien, en particulier aux USA, n'interdit à quiconque de s'interroger sur tous les sujets qu'il veut. Dans MA caricature à moi, 'videmment.

FLO : "La misère n'est ressentie comme telle que si elle peut être comparée à l'opulence d'une même catégorie de population." (...) "Le papou qui a à manger chaque jour pour lui et ses enfants ne sait pas qu'il est misérable …"

Enfin du vrai dans ton discours. ;-) Il était temps.

FLO : "L'abolition du cannibalisme a été une erreur: si on avait continué à bouffer les missionnaires, on serait près de la laïcité dans un tas de pays du tiers-monde ! ;-)

Mmmmh? Maybe. ;-)

Denis