Si par "charia" on ne comprend, comme la majorité des gens, que les châtiments corporels, mutilations et exécutions spectaculaires, on commet à nouveau le raisonnement fallacieux qui consiste à ne prendre en compte que les aspects les plus spectaculaires qui viennent en soutien à sa perception. On se laisse aveugler par le sang, en quelque sorte. C'est un peu comme si on réduisait le système judiciaire aux USA aux excès de l'application de la peine de mort ou du système répressif (par exemple le fameux "3 strikes and you're out" californien, qui permet d'emprisonner à vie, sans possibilité de remise de peine, un petit traficant de marijuana à la 3ème offense, aussi bénigne soit-elle).
Le volet pénal de la charia, et surtout les châtiments corporels, ne sont que deux des facettes d'un assemblage complexe de lois civiles, commerciales, et pénales, qui varie d'un pays et d'une époque à l'autre, à l'aune de l'interprétation qu'en font les législateurs en place. Lorsque ceux-ci sont de petits potentats récemment intronisés imams, ou des démagogues ayant à faire oublier leurs exactions, on peut s'attendre à une application des aspects les plus mesquins et répugnants (comme récemment au Nigeria ou en Afghanistan). Ce n'est ni récent, ni propre à la charia: combien de gouverneurs d'états US ne doivent leur réélection qu'à leur "fermeté" en faveur de la peine de mort ?