Tu dis : "Il vous tient personnellement à coeur de voir triompher laïcité, libertés individuelles et tutti quanti ("the pursuit of happiness"). Il en tient autrement à coeur à d'autres personnes. Votre choix (et le mien) n'a rien d'absolu et vous (je) seriez bien en peine de justifier de son universalité."
Je veux bien admettre qu'il existe des gens pour lesquels mon chocolat soit du caca et mon caca soit du chocolat (socio-politiquement parlant, bien sûr). Les goûts des autres ont toujours été pour moi, comme j'ai déjà dit, une énigme king-size. Par exemple, je ne comprends absolument pas les gens qui mettent de la "relish" dans leurs hot-dogs. Pouah! Si tu mets un Denis et un pot de "relish" dans une pièce fermée, il y a plus de chances que ce soit la "relish" qui me mange que l'inverse. Toi, mets-tu de la "relish" dans tes hot-dogs? Ne crains rien, je m'accommode fort bien des gens qui n'ont pas les mêmes goûts que moi tant qu'ils ne cherchent pas à me les imposer.
Qu'il y aient des gens qui préfèrent avoir peu de droit qu'en avoir beaucoup, je veux bien te croire. Mais je pense quand même que, même pour eux, avoir beaucoup de droit est préférable à en avoir peu. Ils n'ont qu'à en utiliser peu. Et peut-être que, peu à peu, ils prendront goût à en utiliser de plus en plus. Mais, de grâce, qu'aucun individu n'impose ses goûts, quels qu'ils soient, à aucun autre individu. Le mot "imposer" est un des plus laids de la langue française. Le mot "tolérer" est beaucoup plus à mon goût.
FLO : "Annoncer que tel ou tel "monde" nous rejoindra un jour relève de la suffisance et du paternalisme les plus crasses, pour ne pas parler de racisme déguisé."
D'abord, je n'annonce rien du tout. Je le souhaite simplement très fort. Mais je n'oserais jamais annoncer que mes souhaits vont se réaliser. Je ne suis pas un optimiste compulsif, ni un voyant.
Sur la suffisance et le paternalisme, tu as peut-être un toutipeu raison. Mais certainement pas un gropeu. On est mauvais juge de soi-même en ce domaine. Mais je plaide la "déformation professionnelle". Vingt-cinq ans d'enseignement m'ont donné de mauvais plis. Presque toujours, quand un étudiant n'arrivait pas à ma réponse, c'était la sienne qui était fautive. Ça m'a marqué pour la vie. ;-) Est-ce vraiment du paternalisme?
Enfin, heureusement que tu t'es explicitement retenue de parler de "racisme" car tu aurais carrément fait fausse route. La race compte pour zéro dans mon appréciation des individus. Par exemple, j'ai beaucoup plus d'atomes crochus avec un Pakistanais rationnaliste qu'avec un Québécois irrationnaliste.
Traites-moi de culturiste si tu veux, mais, s'il te plaît, pas de raciste.
FLO : "Voyons donc: "la chrétienté" a cessé de vous (nous) déranger de façon trop importante dans notre vie de tous les jours, mais croyez-vous vraiment qu'elle est devenue une institution innocente et progressiste, partout où elle peut s'insinuer ? le Vatican n'a fait que raffiner ses méthodes."
En guise de réponse, je copie-colle le troisième paragraphe de ce que vient d'écrire Bruno. Il dit très bien ce que je t'aurais dit :
"Pour ce qui est de la "chrétienté au passé", je ne voulais pas dire qu'elle est plus ouverte aujourd'hui. Mais simplement que, dans le monde occidental, il faut retourner dans le passé pour retrouver une situation où pouvoir politique et pouvoir religieux sont intimement liés. Si on a plus de libertés aujourd'hui, ce n'est pas à cause de la mentalité progressiste du Vatican mais plutôt parce qu'on s'est détaché de la religion."
FLO : "Votre naïveté dans le domaine des religions est sans borne ... "
NON NON, je t'assure. Je suis tellement borné que je le suis même dans ça. :-)
Denis
--modified at Tue, Jul 23, 2002, 22:43:26