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Les faits, en effet...


Re: Procaryote -> eucaryote : Les faits -- Julien
Posté par Platecarpus , Jul 31,2002,03:48 Index  Forum

>Ah oui ?

Oui oui, Julien, oui oui...

>Les faits, encore une fois, nous disent qu’il n’existe pas de trace fossile ***ni de trace vivante*** d’aucune transition !

Il y a des tonnes de traces vivantes, si (quant aux traces fossiles, si elles existent, il n'y a aucun moyen de les reconnaître avec certitude en tant que telles comme je vous l'ai déjà dit). Encore faut-il prendre la peine de les voir.
- eucaryotes dépourvus de tel ou tel caractère (mitochondries...)
- procaryotes pourvus de caractères proches de ceux des eucaryotes (chromosomes linéaires, nucléoïde bien développé...)
- observations dans la nature et en labo de l'apparition de symbioses profondes entre deux microbes s'ignorant originellement (l'un finissant parfois par vivre dans l'autre et par perdre une partie de son ADN...)

>La taille de l’ADN varie ?

Oui !

>Des mutations peuvent en effet ajouter ou supprimer des bases mais ceci corrompt la séquence codante en décalant les codons.

Cela ne la "corrompt" pas, cela la modifie. Par ailleurs, la duplication de gènes complets (une mutation relativement fréquente, qui peut conduire naturellement à l'augmentation de la quantité d'information génétique dans une espèce) ne décale pas les codons (il en est évidemment de même s'il y a ajout/duplication d'un nombre multiple de 3 bases).

>On pourrait être chanceux et avoir l’ajout d’un codon au complet ou même d’un gène.

Ce n'est pas qu'on "pourrait être chanceux", c'est qu'on l'est parfois.

>De plus, lorsqu’une mutation survient, la chance qu’elle soit bénéfique ou neutre est d’environ 1/10 000...

La chance qu'une mutation soit bénéfique est généralement évaluée à 1/10 000. En revanche, la chance qu'elle soit neutre est souvent considérée comme bien plus élevée - il pourrait s'agir, selon certains auteurs, de l'immense majorité des mutations (beaucoup n'ayant même pas d'effet visible, dingue non ?) Une mutation a plus de chances d'être létale que bénéfique, mais moins de chances d'être défavorable que neutre.

Quant aux mécanismes de correction des mutations, ils ne sont pas efficaces à 100 %. Ils ne peuvent donc pas vous servir d'argument.

> Les faits, encore une fois, mettent en lumière vos trucs de passe-passe qui consistent à exposer les faits que partiellement ; techniquement parlant, se sont des mensonges.

C'est surtout vous qui ne connaissez les "faits que partiellement". Ne prenez pas vos ignorances (que je ne vous reproche pas) pour des données scientifiques (ce que nous vous reprochons tous). Vous ne savez pas que les gènes dans un génome sont regroupés en "familles", issues de la duplication au cours de l'évolution d'un seul gène originel ? Vous ne savez pas que le mécanisme duplication/divergence a été observé dans la nature et en labo (Bruno avait apporté une référence très intéressante à ce sujet) ? Vous pensez encore que "la quantité d'information génétique dans une espèce ne peut augmenter" ? Dommage, ce n'est pas comme ça que ça marche. La nature fonctionne par mutations/sélection/dérive génétique, et ce processus réel et observé a tout à fait pu conduire au résultat que nous observons aujourd'hui. De plus, si l'on considère la chronologie des fossiles, on observe exactement ce à quoi l'on aurait pu s'attendre si les choses s'étaient passé comme ça. Stupéfiante coïncidence, n'est- ce pas ?

>Soulignons que « points en commun » n’implique pas que l’un est l’ancêtre de l’autre, en science bien sûr.

Ah, c'est sûr que si vous appelez science au choix :
- constat plat et intellectuellement vide de l'existence de tel ou tel truc sans chercher à le comprendre, ni à en comprendre l'origine (la question des origines étant alors réservée à la religion, hein ?)
- croyance fondamentaliste en un livre sacré qui demande tout sauf d'être pris au pied de la lettre
alors les ancêtres communs ne sont pas du ressort de la science. Maintenant, si vous employez le sens que nous donnons généralement au mot "science", c'est évidemment autre chose.

>Cytosquelette

Composé de microtubules. Il en existe chez certaines bactéries procaryotes (spirochètes). Symbiose, quand tu nous tiens...

>Structure des chromosomes ***incomparablement*** différente

Certaines bactéries ayant des chromosomes linéaires...

>Mitochondries (on pourrait faire un arrêt ici et en parler longtemps)

Oh oui, on pourrait...

>Plastide -> photosynthèse (végétaux)

Comme les mitochondries, issus de symbioses avec des bactéries. Les faits ?
- mitochondries et chloroplastes ont tous deux de l'ADN ainsi que leurs propres ARN et ribosomes - comme par hasard exactement semblables à ceux de certaines bactéries
- l'apparition de symbioses de ce type entre microbes a déjà été observée
- la structure générale des mitochondries/chloroplastes est proche de celle de certaines bactéries

>Mécanisme d’endocytose et exocytose

Certains procaryotes semblent être capables d'endocytose, d'après ce qu'on me dit sur le site que j'ai donné en lien à Denis (j'avoue que je l'ignorais).

>Réticulum endoplasmique

Le réticulum endoplasmique a pu apparaître à partir de la membrane nucléaire (le noyau étant lui-même issu du nucléoïde) - à laquelle il est fortement lié, à tel point qu'on considère parfois que la susdite membrane fait en fait partie du réticulum endoplasmique.

>Même la synthèse des protéines et leur maturation s’opèrent différemment.

Hum, différemment... Les ribosomes sont les mêmes, n'est-ce pas ? Les protéines sont également les mêmes, non ? Bon, c'est vrai qu'il y a des mécanismes additionnels - mais ceux-ci sont assurés par des structures ayant pu émerger par mutations.

>On pourrait dire, par soucis de précision, que *quelques* espèces bactériennes ont des couches lipidiques autour de leur ADN. Ce sont d’authentiques procaryotes qui ne présentent aucune caractéristiques intermédiaires véritables.

Et les "couches lipidiques" en question, ce ne sont pas des caractères intermédiaires ? Non ? Bon, laissons tomber.

>J’aime bien le « là ont pu émerger par une série de mutations sans le moindre problème» Haha, que c’est rigolo.

Phrase-clé. Consigne créationniste : "Quand on vous donne un mécanisme plausible qui va à l'encontre de vos préjugés, répondez "haha, que c'est rigolo". A défaut d'être crédible, tentez de sauver la face".

P : Mais, Julien... RIEN ne contredit l'hypothèse créationniste !

J : Ah ! Arrêtez donc de chialer !

Merveilleuse réponse. Je conseillerai ça à tous ceux qui veulent faire passer leurs délires pour de la science : "On vous met sous le nez l'évidence que votre théorie est irréfutable ? Ne dites pas bêtement que le critère de falsifiabilité n'est pas scientifique. On ne vous croirait pas. Répondez "arrêtez de chialer". Avec des arguments épistémologiques pareils, vos adversaires resteront tous bêtes sans savoir quoi dire".

>Une ressemblance n’est pas un terme scientifique. C’est trop relatif, subjectif.

Tss... Comme si c'était subjectif à ce point. Evidemment qu'il y a une (faible) part de subjectivité dans l'interprétation des faits. Mais quand vous regardez les données elles-mêmes, la subjectivité s'évapore d'un seul coup (pfuit !). L'Archaeopteryx qui a une queue de dinosaure, c'est subjectif ? La symétrie bilatérale de Dickinsonia est relative, sans doute ? Les molécules que procaryotes et eucaryotes ont en commun sont des vues de l'esprit, pas des objets réels ?


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