Intéressante manière d’aborder la question. À mon avis un point important à garder en tête lorsqu’on échange avec un croyant (au sens large) est l’investissement que ce dernier a fait sur son hypothèse. L’exemple qui me vient en tête est un créationniste qui aurait investi plusieurs décennies à bâtir sur son hypothèse, bâtir sa vision du monde, son entendement en général, son cercle d’amis, bref sa vie en général.
Cet investissement pourra être considérable dans certains cas, l’«œuvre de toute une vie». Il va de soi que tout cet édifice s’écroulera, du moins en bonne partie, si l’hypothèse de base est prouvée fausse. Tu as donc là, un intervenant qui sous des allures de participant à une discussion ouverte, n’en aura pourtant pas moins une telle fermeture d’esprit face à la remise en question de son hypothèse, qu’il lui sera littéralement impensable d’envisager un autre côté à sa médaille, une brèche à sa fondation. Ainsi lorsqu’avec un tel interlocuteur tu soupèses le vrai et le faux d’un argument, de son côté à lui et malgré les apparences la chose est bien différente, enfin selon moi : le faux n’est plus une alternative, il n’y a que le vrai qui soit envisageable, parfois difficile à cerner, parfois bien caché, parfois «insondable», mais toujours là, évidemment pour lui qui a la foi.
En fait, le dogme ou la croyance est incompatible avec la logique, il fait autorité et on le vénère, un point c’est tout. On le gobe et on se ferme la pensée et l’esprit critique.
Bref, quand au fil d’une discussion je rencontre un croyant, j’essaie surtout de voir l’investissement qu’il a fait dans sa croyance, ça me donne une bonne idée de l’acharnement qu’il mettra à défendre l’indéfendable.
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