C'était un constat et surtout pas un reproche. Et pour te dire le fond de ma pensée, je crois que dans ce cas-ci on ne diverge sans doute pas énormément sur le fond, mais sur le «mode de livraison», là oui, et c'est cette disparité que je trouve non pas choquante, mais fascinante et même enrichissante sur le plan personnel.
«Je n'ai rien a priori contre la vulgarisation de la science (si ce n'est le mot), lorsqu'elle est faite sans complaisance envers le non-sens ni condescendance envers un public qu'on méprise un tant soit peu, puisqu'on le suppose si bête qu'il lui faille de "l'émerveillement" pour comprendre la nécessité de financer la recherche scientifique.»
Ce n'est pas la lecture que je fais du message de Khayman et de la problématique qu'il expose. Par biais personnel, j'y vois la description d'un problème que j'ai moi-même vécu de près avec un frère qui a fait de brillantes études en physique: une incapacité mais alors là totale à faire passer l'idée, à son entourage, aux profanes, que tout ça était fascinant et combien important. Et ses tentatives, crois-moi il y en avait, se soldaient invariablement par des baillements, des hochements de tête polis mais embarassés, et des départs prématurés pour quelqu'autre occupation urgente de la part de son auditoire. Bref un vrai désastre, à tel point d'ailleurs que jeune j'ai longtemps cru que devenir scientifique, c'était un peu comme entrer en religion chez les moines, à réciter des choses dans une langue étrange, le tout dans un contexte ennuyant comme une pluie d'automne.
Ce n'est que bien plus tard que j'ai compris qu'on pouvait s'émerveiller, justement, de cette «chose» austère, et ceux qui l'ont fait ne l'ont pas selon moi fait par mépris ou condescendence envers moi(est-ce vraiment possible de la part d'un scientifique passionné ?), mais simplement par une aptitude hors du commun à communiquer à quiconque leur propre fascination.
J'ai donc tendance à saluer toute tentative qui va dans ce sens.