Postée par Jean-Francois , Mar 29,2000,02:16 | Index | Forum |
Il ne parle évidemment pas de Nicolet - histoire tragique, sans doute, mais locale - mais de la couverture du voyage du pape en Israël par les médias. Après avoir émis des considérations sur l'inexistence fort probable de dieu qui fait du pape un représentant "en rien" sur terre, il s'étonne d'un tel battage médiatique sur du vide (ça ne m'étonne pas moi, car s'il y a vide transcendental, il n'y a pas vide historique). Surtout, il constate que les seules voix qui sont médiatisées sont celles des croyants et il regrette:
"Mais ce qui est proprement aberrant, c'est ce renoncement à la Raison, cette adhésion au rôle social de la transcendance, cette folie qui consiste à s'en remettre à des représentants d'un dieu dont la foi qu'il suscite s'est plus souvent traduite par le feu que par l'amitié et la fraternité, ce renoncement au doute le plus élémentaire dont tous les commentateurs [i.e., les journalistes principalement] ont fait preuve ces derniers jours."
Il est vrai que contrairement à la couverture des nombreux conflits qui ont la religion comme motif (de fond ou effectif), les tentatives humanistes de paix sont généralement tues.
Dans l'accident de Nicolet, on peut faire un parallèle. Il n'y aura pas de voix pour montrer que la réduction des morts d'enfants - sur la route, de maladie, etc. - n'est pas spécialement due à la pensée religieuse mais, plutôt, à l'adhésion à une raison empirique. Peu de voix, aussi, pour rappeler que l'encouragement religieux à la reproduction "lapinesque" fait oublié que de ces très nombreux enfants qu'elle souhaite (convoite, serait probablement plus juste), peu trouveront une vie heureuse... et plus il y en aura, moins ils seront heureux. Mais ils seront adultes, alors on s'en fout un peu.
Jean-François