Effectivement. Moi je fais 1,87m, 92kg --- mais je ne suis ni un ruban à mesurer ni un pèse-personne. Et alors? Quand je parle du fonctionnement du cerveau, je ne fais pas allusion à des mesures, mais bien à ce que ces mesures représentent. Pour étudier le cerveau le scientifique doit utiliser des outils de mesure (et pas seulement ses «impressions»). Il n'y a pas de confusion.
«Oui mais vu de l'«intérieur» par qui ou par quoi ? Comment se fait-il que j'expérimente les expériences produites dans le cerveau de l'individu nommé "Mikaël" et non pas celles produites dans le cerveau de l'individu nommé "Stéphane"»
Pourquoi supposez-vous qu'il y ait davantage là qu'une question de perspective (à la fois physique et analytique)? Moi je suis sur mon vélo et vous sur le vôtre. Le mieux qu'on puisse faire est d'aller à la même vitesse (=communiquer). Votre conscience est une propriété de votre cerveau, pas du mien. Pourquoi chercher midi à 14h:00?
«Enfin, par quel miracle ce qui n'est pas expérience de rouge vue de l'extérieur se répércute en expérience de rouge vue de l'intérieur ?»
J'ai le goût de répondre, c'est le «miracle» de la vision, mon vieux, mais j'ai l'impression de ne pas planer aussi haut que vous, et donc que ça ne fera pas votre affaire. Mais il me semble que vous débordez largement du problème des qualia, ici. Le phénomène de la vision est relativement bien connu, il ne faudrait pas trop en faire un mystère. Votre analogie du citron «vert» est assez bizarre*. Si vous mettez des lunettes ou décrissez vos rétines vous changez la perception sensorielle au niveau le plus mécanique imaginable --- ce qui ne nous enseigne absolument rien au chapitre de l'expérience subjective.
* En passant, des lunettes bleues feront apparaître le citron noir et pas vert, on est en soustraction et pas en addition, là.