« s'il s'agit d'un "rêve" décrivant une opération il est quand même possible de situer où commence son "hallucination", selon son propre témoignage si cette hallucination a des correspondances même virtuelles avec la réalité.»
Dans cette optique vous voyez bien que ceci n'est pas assez solide. Si vous rêvez à quelque chose et que cette chose arrive vraiment, devez-vous en déduire que votre rêve correspond chronologiquement à la réalité? Non. Dans le cas de ceux qui rapportent avoir vu le chirurgien faire x, par exemple, on ne peut pas déduire que cette vision eut lieu à 16:33 simplement parce que le chirurgien a effectivement fait x à 16:33 -- au moment de l'EEG plat. On devrait en déduire que n'importe qui peut s'imaginer un chirurgien faire x -- surtout quand on leur a expliqué la procédure avant de commencer. Point.
Quand vous vous souvenez d'un fait, vous vous souvenez également d'autres éléments extérieurs au fait: entre autres, comment vous vous êtes senti à ce moment, et à quelle date/heure approximative ce fait eut lieu. Or, la mémoire étant imparfaite, vous pouvez vous tromper non seulement sur le fait, mais sur comment vous vous êtes senti -- et à quelle heure le fait eut effectivement lieu. Dans le cas d'un rêve, c'est encore pire. En se levant le matin on ne peut pas dire avec certitude à quelle heure on a eut un rêve ou un autre. Quand le patient se réveille et se «souvient» de quelque chose, que cette chose ait été vécue, hallucinée ou rêvée, comment faites-vous pour placer cette expérience dans le temps?
Bref, avant de contredire l'ensemble de la science, il faudrait s'assurer que
1) l'expérience est réelle, ce n'est pas qu'un rêve
2) l'expérience réelle ne provient pas du traumatisme physique
3) l'expérience réelle ne provient pas tout bonnement des sens malgré l'anesthésie
4) l'expérience n'est pas construite après les faits* par le sujet
5) l'expérience n'est pas construite après les faits par l'interviewer
6) il faut trouver un meilleur moyen qu'un simple EEG pour mesurer l'activité du cerveau.
*ce qui ne veut pas dire que c'est un mensonge: ça peut être la construction honnête d'un narratif qui semble logique à la personne, selon ses croyances, à partir de bribes de souvenirs disparates et de sources variées.
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