Il juge que la proposition est très improbable parce que si celle-ci est vraie, alors un bon nombre d'autres propositions tenues pour vraies (donc probables) devront être remises en cause. Prenons le cas de l'homéopathie : Si edeila placebum 15 ch a des effets thérapeutiques spécifiques, alors je dois remettre en cause la proposition selon laquelle un principe actif doit être présent pour agir. Les benvenisteries ont d'ailleurs pour but d'éviter cet écueil.
Celui qui n'affirme rien ne dit pas "Je ne sais pas". Sa position est plutôt :
" Votre affirmation est incompatible avec un certain nombre d'acquis scientifiques. Elle est donc fausse étant donnés ces acquis. Si malgré tout vous vous entêtez, à vous de nous présenter des arguments suffisaments forts pour que nos doutes ne se portent plus sur votre proposition mais sur les pans de la science avec lesquels elle est incompatible."
La charge de la preuve laissée à celui qui asserte se justifie de trois manières :
1. Elle évite aux sceptiques de devoir réfuter les propositions irréfutables (position dans laquelle veulent les mettre certains religieux par exemple).
Mais toutes les allégations auxquelles sont confrontés les sceptiques ne sont pas irréfutables. Loin s'en faut, puisque c'est le cas de celles incompatibles avec les connaissances scientifiques. Du coup,
2. Elle constitue une règle de savoir vivre : Ce n'est pas au sceptique de faire le boulot.
Toutefois, dans les faits, il est fréquent que les sceptiques réfutent les propositions des croyants.
3. Elle souligne un point épistémologique : Une proposition non falsifiée n'est pas confirmée pour autant.
Cyril
|