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Le monde n'est pas en noir et blanc


Re: Re:Epistémologie -- F. Tremblay
Posté par Denis , Sep 30,2002,23:11 Index  Forum

Salut FT,

Vous venez d'écrire beaucoup. Je ne pourrai pas tout commenter.

D'abord sur la forme.

Vous venez de dire à Cyril :
"Un bel exemple de raisonnement pseudo."
"Si *vous* êtes trop simpleton pour comprendre..."
"Votre incapacité de comprendre les principes de base de la logique et du raisonnement..."
"SVP, ne faites pas le con."
"Si vous ne comprenez pas ce qu'est une contradiction, retournez au secondaire."
"...la deuxième loi de la logique, dont vous semblez ignorer l'existence !"
"...l'objectivité de la réalité, que vous ne semblez pas comprendre non plus !"

Pourtant, à ipip, vous avez dit :
"Observez la technique du pseudo.
...il se doit de "tirer sur le messager" en le traitant de fou. C'est une tactique routinière des pseudos pour que leurs critiques ne soient pas crédible."

Ce n'est pas ce que vous faites à tour de bras avec Cyril? Si ce n'est pas ça, ça en a tout l'air. Attention! Quand on n'est pas pseudo, on argumente autrement.

Pour la simple raison que ce type d'argument ne mène nulle part. Tout le monde peut ultra-facilement l'asséner à tout le monde. Aussi, on risque de le servir à quelqu'un qui vaut objectivement plus que soi même. C'est une perspective un peu embarrassante.

Maintenant sur le fond, si je peux...

Vous dites : Le scepticisme est : la demande de preuves exceptionnelles pour des propositions exceptionnelles.

En effet, c'est un des piliers du scepticisme. Plus la proposition est a priori improbable, plus ça prend des arguments corsés pour nous faire changer d'avis. C'est tout à fait raisonnable. D'ailleurs, tout le monde le fait avec ses moyens du bord.

En pratique, ça risque de se compliquer. Qui, par exemple, décide de ce qui est a priori très improbable? Celui qui n'affirme rien, je suppose. Celui qui dit "je ne sais pas". Mais n'est-il pas aussi celui qui estime que la proposition est a priori très improbable? Comment peut-il à la fois "ne pas savoir" et "juger que la proposition est très improbable"? Je vois là une difficulté.

Pour Julien, par exemple, l'évolution est a priori impossible. Il a objectivement tort, bien sûr. Mais, de son point de vue, réclamer des preuves "infiniment sans trou" est une attitude mathématiquement correcte.

Une autre difficulté, c'est qu'il existe une foule de sujets sur lesquels on ne sait vraiment pas. Ça a toujours été comme ça, tout au long de l'histoire et de la préhistoire. Il serait très surprenant que ce soit précisément aujourd'hui que ça cesse d'être le cas.

Par exemple, l'existence (ou pas) de vies intelligentes extra-terrestres. Avez-vous une certitude à ce propos? Un OUI ou un NON certain? Ou à propos d'une sorte d'au-delà? Avez-vous un OUI ou un NON certain? Ou à propos du Dieu théorico-abstrait de Cyril?

Je pense qu'il ne faut pas se limiter aux seules certitudes. L'image qu'on se fait du monde est beaucoup plus riche si on y laisse une grosse place pour tout ce qu'on ne sait pas. Il est légitime d'avoir des opinions à 95% ou à 75% de confiance là où l'image n'est pas strictement en noir et blanc.

Avez-vous des opinions fermes et définitives sur tous les sujets? Je suppose que NON mais j'aimerais bien que vous me donniez un exemple d'une proposition P (logiquement vraie ou fausse) telle que
1 - beaucoup de gens sont certains que P est vraie,
2 - beaucoup de gens sont certains que P est fausse,
3 - vous n'avez pas de certitude sur l'affaire.

Bon. À l'oeil, je dois approcher des 5kbytes. Il est temps que je prenne un break syndical. :-)

Denis


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