On dirait que pour vous il n'a que deux possibilités: ou on ment ou on dit la vérité*. Comme si les humains n'avaient pas d'imagination, et étaient capables de raconter ce qu'ils vivent avec une précision d'artiste et une objectivité quasi-mécanique.
Dans une tradition principalement orale, il est parfaitement normal que les récits soient enjolivés sans que cela ne soit considéré comme un mensonge. C'est l'homme qui a vu l'homme qui a vu... normal que la réalité ait pris un coup entre ce qui a réellement été vu et ce qui a fini par passer à la postérité. Et ce sans qu'il y ait forcément eu de volonté de mentir de la part d'un seul des maillons. (Même avec l'écrit, avant l'invention de l'imprimerie, quand il fallait recopier manuellement les textes, les coquilles et transformations diverses étaient monnaie courante.)
Vous croyez que les légendes urbaines racontent la vérité ou sont des mensonges éhontés, vous? Moi, je pense que des récits faient pour amuser, ou des anecdotes plutôt banales, ont évolués à force d'être répétés et amplifiés pour capter l'attention de l'auditoire. Pareil pour les miracles, des récits de témoins qui cherchaient à mettre l'emphase sur la sainteté de la personne qu'ils ont cotoyé (avec tous les superlatifs, honnêtes mais disproportionnés, que cela comporte) ont très bien pu se transformer en récits miraculeux.
La seule chose de sûr, c'est que la lévitation des saints ou autres lamas tibétains est un sport nettement délaissé de nos jours.
Jean-François
* C'était pareil pour les témoins de NDE: ou ils mentaient ou ils avaient vécu une NDE, pas d'autre alternative.
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