Ben oui, moi aussi j'ai vu un article de La Presse, ce matin, faisant mention des statistiques que notre bon ami Stéphane rapporte, ajoutées à celles de notre bonne amie Florence qui nous fait part de la situation dans son beau pays (dont, soit dit en passant, je raffole du fromage et surtout de son chocolat, dont je peux m'empiffrer impunément sans surveiller mon tour de taille car je suis non-engraissable vu ma condition physique... bon, revenons à nos moutons papaux...).
La Presse a ajouté 2 autres séries d'articles qui, d'une certaine manière, complètent celui des statistiques au sujet des croyances religieuses. Mon bon Stéphane, et chère Florence, tenez-vous bien accrochés à votre chaise, parce que, comme on dit ici, « ça fait dur en maudit...»...
Donc, le second article de La Presse (je vous le résume, car sinon je vais passer le restant de l'après-midi et de la soirée là-dessus, et je préfère l'oublier au plus sacrant...), or donc le second article de La Presse mentionne que, en riposte au rejet des croyances catholiques TRADITIONNELLES d'une bonne portion de la population, celle-ci, depuis 20 ans, s'est rejetée sur l'ensemble des mouvements ésotériques ou de pseudo-religions, pour se concocter ce que plusieurs sociologues appellent maintenant une « religion à la carte ».
C'est un peu comme au « buffet libre » du restaurant où le client choisit un mets par-ci par-là pour se monter un plat complet. Ben, au Québec, c'est un peu pareil : de plus en plus de gens pigent ici et là des éléments d'enseignements dits ésotériques, saupoudrés d'un soupçon biblique traditionnel, assaisonnés de pratiques nouvel-âgeuses, badigeonnés d'un peu de religiosité judéo-chrétienne, avec des anges et des petits démons dans le décor, avec pour dessert une bonne dose de psychologie populaire où le moi, le vécu et l'énergie positive intérieure du corps viennent compléter le tout. On brasse 5 minutes, on laisse mijoter pendant plusieurs années dans le cerveau, et cela nous donne un homme nouveau (pas de sexisme, ici : une femme nouvelle itou) qui adapte sa vie à ses nouvelles croyances et pratiques, le tout en laissant de côté tous les aspects négatifs de ces enseignements et préceptes.
De là la popularité des livres, revues, restaurants et autres endroits où l'ésotérisme et le nouvel âge ont pignon sur rue et rassemblent les foules, comme jadis un certain Jésus qui prêchait dans le desert.
Et pis, c'est pas toutte, ça !
Deuxième constatation de La Presse (attention, Stéphane, ça va fesser fort...) :
Au Québec, de plus en plus d'institutions commerciales, ou de grands commerces, intègrent dans les cours de personnalité, de valorisation et de marketing à leurs employés, des cours de ressourcement spirituel, de connaissance profonde de soi, de mise en valeur de son énergie positive, d'énergie reiki, de pouvoirs cachés et de chakras qui ne demandent pas mieux que de s'épanouir au profit de la compagnie et des « profits » desdites compagnies. Ces cours sont donnés par des « spécialistes » de l'un ou l'autre mouvement plus ou moins new age, et ces industries ne sont pas des moindres : Bombardier, Hydro-Québec, Alcan, et bien d'autres. Certains professionnels vont même jusqu'à préconiser l'embauche d'employés par l'analyse graphologique couplée à d'autres types d'analyses du candidat, dont certaines frisent drôlement l'ésotérisme sur les bords. Lorsqu'un directeur de personnel mentionne sans rire que certains tests sont faits pour « déterminer si un candidat potentiel est né sous une bonne étoile », pour apprécier son potentiel en tant qu'employé, on se demande à quelle « bonne étoile » se réfère le directeur de personnel, et s'il n'y a pas ici une allusion cachée à l'astrologie, qu'il ne tient pas à préciser par peur de passer pour ridicule...
Bref, mon cher Stéphane, et Florence, et les autres, y'a de quoi à se décourager dans l'espoir que le public fera plus appel à son jugement et au raisonnement dans les années à venir. Si on retrouve même maintenant l'intervention du nouvel âge dans les industries et les banques, y'a de quoi à se poser des questions sur les compétences des « professionnels » de l'industrie dans la bonne marche de leur commerce. Mais, quand on sait que des présidents de pays, des hommes d'état et des femmes de carrière admettent sans sourciller qu'ils-elles consultent périodiquement leur astrologue ou leur conseiller spirituel avant de prendre des décisions professionnelles importantes, on n'est pas peu surpris que cette tendance soit de plus en plus répandue, cela même dans les milieux de l'industrie et du commerce.
Bon ben, coudon, je retourne à mes 2 chats : eux autres au moins sont sérieux dans leur affaire : ils m'ont dit qu'ils en sont seulement à leur cinquième vie et que je n'ai pas de souci à me faire pour leur avenir : ils sauront bien se débrouiller avec les 4 vies qu'il leur reste...
Bonne réflexion, cher Stéphane...
Claudius
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