1) "Les recherches du protecteur du citoyen ne montrent pas de liens entre l'Église et les orphelins. Les soeurs apparaissent comme les "héroïnes" de l'histoire."
Cela ne prouve en aucun cas que ces liens soient inexistants ni la vertu de ces religieuses. Il peut s'agir simplement d'un biais de sympathie.
2) Il n'est pas question de perdre son temps à "détester à mort l'église et la religion": il convient par contre de déterminer les responsabilités de l'église et des bonnes soeurs dans les malheurs dont se plaignent ces fameux orphelins.
Lorsque l'église soutient systématiquement les délires moralisateurs d'un politicien bigot, ou tout au moins qu'elle n'élève pas la voix à leur encontre, elle partage la responsabilité des conséquences. Il est bon qu'on le lui rappelle, car elle a la mémoire courte dans ce domaine et trop tendance à se disculper en invoquant le droit à l'oubli ou en rejettant la faute sur des individus qui auraient "dérapé".
Lorsqu'on transforme d'un coup de baguette magique des orphelins en malades psychiatriques, même avec les meilleures intentions du monde, un certain nombre de conséquences en résulte, dont certaines sont prévisibles. Sans faire de la morale ni de la justice au rétroscope, il est normal que l'on tente de dégager celles qui auraient pu être prévues à l'époque et que l'on rappelle leur responsabilité à ceux ou celles qui ont passé outre. Ca n'en fait pas forcément des criminels, mais pas des héros non plus.
Pour ce qui est du lien entre les bonne soeurs et l'église, le nier ou tenter de le diluer est passablement risible. Les agissements d'un ordre religieux, surtout féminin, sont sous le contrôle de l'épiscopat local, qui dispose de l'institution de la confession à cet effet. Il serait bien surprenant que la majorité des soeurs du Québec ait décidé de mentir en confession, ce qui constituerait un "péché mortel", pour le bien de quelques "enfants du péché". Qu'un certain nombre de religieuses (par exemple celles qui, en Afrique distribuent des préservatifs à leurs paroissiens) s'affranchisse de cette tutelle devant l'absurdité de certaines situations n'est pas douteux, mais il s'agit d'une très petite minorité.
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