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Jules a au moins raison sur un point


Re: Re:Lisez d'abord le Coran (NT) -- Bruno
Posté par Jacquou , Nov 15,2002,16:12 Index  Forum

Bruno,

Sachez que j'apprécies votre volonté manifeste de vouloir nuancer les jugements et les propos, mais je crois tout de même que vous faites erreur et que c'est Jules qui n'a pas tort sur la question du totalitarisme qui est bel et bien enraciné au coeur même du Coran. Il se trouve que je l'ai lu, ce livre. Aussi, je pourrais vous recommander la lecture d'Ibn Warraq avec son ouvrage "Pourquoi je ne suis pas musulman". L'auteur est arabe lui-même et il connaît parfaitement bien le "milieu". Le bouquin est fourni en références et il relate bien les misfortunes de tout intellectuel arabe musulman qui ne se serait jamais mis en frais que de questionner juste un petit peu le vécu des musulmans chez eux, ou de simplement faire valoir un embryon de pensée critique face aux Imams, aux Oulémas ou sinon rien qu'à une autre interprétation du Coran qui pourrait être moins "dur". En conséquence d'un questionnement là-bas, la résultante est toujours la même : assassinat sans autre forme de procès, condamnation à l'exil, obligation de divorcer de sa femme de par des jugements rendus par des cours civiles (le droit musulman), etc. TOUT ÇA : pour avoir OSER questionner.

Non, Bruno, dans le monde musulman, le politique n'a pas droit d'assise autrement qu'en devant se faire le serviteur de la politique des docteurs religieux islamiques. Et quand tu vas trouver un pays dans lequel apparement le pouvoir semblera échapper à ce dicktat, bien c'est qu'une certaine élite aura pu y puiser ailleurs sa bouffée d'air; ailleurs que dans la pensée de Mahommet. L'indépendance du pouvoir politique face au religieux : c'est absolument anti-islamique comme idée. Et c'est pour ça qu'on peut, à bon droit, dire de cette religion qu'elle est TOTALITAIRE (je ne parles pas de chaque musulman ici). C'est son essence de l'être. À terme, les modérés de là-bas ne feront jamais le poids à la fin. À cause de l'infaillibilité du Livre, chaque verset incrée, éternel et sorti directement de la bouche d'Allah. Et Mohammed lui-même, dans le Coran, en a appellé aux pires sévices contre le moindre fidèle qui se permettrait de diluer la force première et littérale des paroles dont il ne voulait justement pas, lui, que nous les comprenions autrement qu'au premier degré. Faut bien se rendre à l'évidence un moment donné.

Renvoyer dos-à-dos comme vous faites, Bruno, une religion et une autre sous prétexte que ce sont des religions dans tous les cas, ce n'est pas une analyse parfaitement juste. Ainsi, je ne suis pas bouddhiste mais je peux certainement vous dire que cette dernière va charrier certainement moins de violence implicite ou explicite que l'Islam. Et cette dernière sera INDIFFÉRENTE face au politique, du moins. Ce n'est pas le cas de l'Islam. Dans ce dernier cas, il FAUT le contrôle du politique et seulement pour que les musulmans le restent, musulmans. La terreur y est nécéssaire et même valorisé. Rien que le petit extrait amené par Denis où l'on voit qu'il n'est pas mauvais de battre sa femme ... Qu'une équipe de savants exégètes se mette en train de travailler (en Égypte, Indonésie, Algérie, Iran, etc.) à une étude critique du Coran, à l'instar de ce qui s'est fait en occident avec la Bible, et on verra si la terreur ne tardera pas à se manifester.

Le cas du christianisme, ce n'est pas ce que vous en dite, Bruno. En aucun temps, jamais l'Église catholique n'a eu de réelle emprise sur les pouvoirs avec lesquels elle était «en travail». Au contraire, la principale crainte pour l'Église aura toujours été d'éviter de se faire absober par les pouvoirs civils en place. Partant de là, de maintenir SON indépendance (vieux combat séculaire). Maintenant, les monarques et autres du temps passé, se seront fait fort, eux aussi, de leur côté, à jalousement préserver LEURS DROITS. Ainsi, le politique et le religieux ont toujours été DEUX CHOSES distinctes, en occident. Enfin, cette distinction est consacrée dans les Évangiles. Il n'y a jamais rien eu de tel dans le monde musulman depuis le jour un de l'Hégire, où la raison d'être de la mise en branle du mouvement était bien de rechercher la prise du pouvoir afin de faire respecter «les droits d'Allah»; droits bafoués par les infidèles. Si Jésus était indifférent au politique, bien la dynamique islamique de son côté était aussitôt militaire et agressive. Là on parle de fusion politico-religieuse native. Ce n'est pas le cas du tout du christianisme, ne vous en déplaise.

Pour le reste, oui, on trouvera des individus au tempérament autoritaire et dictatoriale partout. Mais quand on parle d'une religion, on ne se contente pas d'examier ses délinquants, on observe ce qui en fait la substance légitime à sa base, le Livre saint sur laquelle elle s'appuie, de même que l'exemple du fondateur qui, lui, est censé orienter les dévots.

On a beau n'être pas croyant, c'est quand même facile de se rendre compte qu'il est parfaitement abusif d'équivaler la vie de Jésus-Christ (ou ce qu'on en dit, si vous préférez) à celle du prophète de la Mecque. Ils sont aux antipodes l'un de l'autre. C'est pas parce que le second dit "Dieu" aussi qu'il faut se laisser abuser comme ça. Deux religions oui, mais un peu de justice et de nuances SVP. C'est l'Islam qui est virulent, non pas le bouddhisme ou le christianisme. Et c'est le premier aussi qui est incapable d'assimiler le modernité sans du coup aller se renier complètement. C'est triste mais c'est ça. Quand une religion est sortie du VIIe siècle et a été faite sur mesure pour y rester ...


Jacquou


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