Vous dites : "Relisez bien ce qu'a dit son collègue sur Scott, il refuse de prendre la parole en public pour des raisons privées je suppose. On ne peut rien en conclure, puisque Carson a bien voulu reparler de l'affaire avec les enquêteurs et qu'il n'est pas indiqué qu'il refusa de parler a d'autres enquêteurs qui pourraient venir le voir (en) privé."
En effet, au site http://912a-87.umd.edu/ufosymposium/harder.html on lit :
"My condensed description that follows is from the official report filed the next day by the two officers (see appendix I and II) from a half-hour taped interview conducted 3 days later by myself and Dr. Carl Johannessen, of the University of Oregon; from a letter written by Officer Charles A. Carson to Walter N. Webb, Charles Hayden Planetarium, Boston, Mass., dated November 14, 1960; and from a telephoned interview conducted by Dr. James McDonald with Mr. Carson on October 27, 1966."
Carson a donc été "enquêté" au moins trois fois (dont une fois par téléphone et une autre fois par courrier postal) durant les 6 ans qui ont suivi l'événement. Il a pu aussi raconter son histoire à d'autres, à des journalistes par exemple, ou à des collègues.
Le commentaire de son chef, le capitaine Blohl, m'embête un peu. Il dit : "Scotty prendrait plutôt un coup de couteau ou une balle de revolver que d'accepter de faire discours public." Or les deux policiers s'appellent Charles Carson et Stanley Scott. Scotty est donc le compagnon de patrouille de celui qui a été triplement interviewé. Lui, Scotty, il semble bien qu'il reste motus sur toute la ligne. C'est plus mauvais signe que bon signe, psychologiquement parlant.
Vous dites : "Si un policier est véreux ou un meurtrier en puissance alors cela ne prouve absolument pas que d'autres policiers puissent être véreux ou des meurtriers en puissance."
J'avais utilisé le terme "déraper" plutôt que "être véreux". Bien sûr ça ne démontre pas que tel policier particulier (ou tel autre policier particulier) soit en sérieux danger de dérapage. Mais ça démontre certainement qu'il arrive qu'un policier, quelque part, dérape.
Ici, il y a un effet statistique qui joue. C'est ce que les anglos appellent le "False Positive Paradox". On l'explique pas mal bien à http://www.cquest.utoronto.ca/geog/ggr270y/notes/not08e.html (malheureusement en Anglais). Je traduis l'exemple donné, inspiré d'une bande dessinée bien connue.
Une épidémie virale sévit au pays des Schtroumpfs. Un schtroumpf sur 200 est porteur du virus. Il existe un test (imparfait) permettant de détecter la présence du virus. Si le virus est réellement présent, le test a 99 chances sur 100 de le détecter. À l'opposé, si le virus est absent, le test se trompe 2 fois sur 100 (en déclarant "virus présent"). Le Schtroumpf Hypochondriaque vient de passer le test. Le verdict a été "virus présent". Misère! Quelle est la probabilité qu'il soit réellement infecté?
La réponse surprend parfois. Même si le test se trompe rarement (1% ou 2%, selon le cas), le schtroumpf Hypochondriaque, malgré le verdict positif, n'a qu'une chance sur 5 d'être réellement contaminé.
D'après vous, combien y a-t-il de policiers, dans le monde, susceptibles de déraper? Certainement des centaines. Est-il surprenant qu'il y en ait un qui dérape, quelque part, à un moment indéterminé? Moi, je pense que non. Je pense plutôt que c'est le contraire qui serait surprenant.
Vous dites : "Si vous voulez démontrer qu'un des policiers puisse mentir, la charge de la preuve vous incombe."
Je ne peux évidemment pas démontrer que le policier Carson a menti. Mais j'estime avoir démontré qu'il y a des policiers susceptibles de mentir ou même de tuer leur femme. Sans pouvoir dire à l'avance qui et quand. C'est un peu comme dans les assurances où on prévoit 100 décès durant le prochain mois sans pouvoir dire qui ce sera. Aussi, le terme mentir est un peu "heavy". Carson a très bien pu se tromper de bonne foi, déclarer un ovni, halluciner sur le ballon (présumé) encore un long moment, se compromettre trop à son goût pour pouvoir se dédire sans perdre la face. Il se peut que lui et son compagnon n'aient vu le ballon qu'à peu près et qu'ils se soient trompés tous les deux de bonne foi. Savez-vous quel était le texte exact de leur premier rapport? Il se peut que Carson ait, par la suite, ajouté des détails à son histoire et que son collègue, par camaraderie, soit entré dans son jeu. C'est fort, la camaraderie entre patrouilleurs et le déroulement des événements peut insidieusement déboucher sur plein de scénarios plus ou moins souhaités. Une farce, par exemple, peut mal tourner.
Vous dites : "Vous émettez un postulat : Carson et Scott ont embelli leur déposition.
Toute personne émettant un postulat a la charge de la preuve qui lui incombe."
Pas du tout. Je ne suis pas du tout en mode affirmatif. D'ailleurs je ne sais pas (et vous non plus) ce que contenait leur première (et seule?) déposition commune. Scott n'a vraisemblablement rien embelli du tout. Je n'émets que des hypothèses. Vous trouvez mon scénario invraisemblable? Dommage que Scotty reste muet. S'il est encore en vie, il pourrait peut-être éclaircir l'affaire dans un sens ou dans l'autre.
GdS : "Si Raël a été un expert conférencier au Congres Américain, alors cela prouve que l'on ne peut accorder aucun crédit a Hynek, McDonald, Sagan (avec lequel vous êtes d'accord) Harder etc."
Évidemment non. Vous prenez l'affaire à l'envers. Tout ce que je dis est que le fait d'être invité à présenter ses idées à un comité du Congrès ne garantit pas que ces idées soient 100% correctes. Le contestez-vous?
GdS : "Pour quel motif vous accordez plus de crédit aux dires de Sagan qu'aux dires de Hynek ou de Harder ? (...) Vous pouvez étayer vos raisons qui vous permet de dire que Sagan est plus sérieux que Hynek ou Harder ? "
J'ai simplement dit "Je connais surtout Sagan et je suis pas mal d'accord avec sa vision des choses". Je n'ai rien dit des deux autres sauf admettre candidement que je connais moins bien leurs oeuvres. Et c'est la stricte vérité, je vous assure. D'ailleurs, si notre discussion se poursuit, j'aurai certainement l'occasion de les connaître mieux.
"Maintenant si vous pensez que Harder n'a pas été honnête dans sa déposition devant le congres ou a pu mentir ou inventer des faits de sa propre initiative, je veux bien, mais encore une fois a ce niveau la charge de la preuve de ce postulat (mensonge, malhonnêteté de Harder etc.) vous incombe."
Je n'ai jamais dit, ni suggéré, ni même pensé que Harder soit menteur ou malhonnête. Pas plus que j'aurais pu dire, suggérer ou penser que la Pape soit malhonnête. J'espère que je suis clair. La bonne foi de Harder n'est absolument pas en cause.
Vous dites enfin : "Rien ne prouve que Webb n'a jamais interrogé les autres témoins de l'affaire (...), je vous l'accorde, il faut tenter de lever cette incertitude et trouver l'information manquante."
Si vous pouviez trouver ça, ce serait magnifique.
Denis
--modified at Thu, Nov 28, 2002, 01:05:41